« A l'instar des urgences médicales, l'hébergement des personnes en difficulté doit faire l'objet d'une organisation sans faille pour être à même de réagir sans délai. Il doit s'intégrer pleinement dans un dispositif plus large d'interventions coordonnées qui est celui du droit au logement » : dans son rapport annuel, le Haut comité pour le logement des personnes défavorisées demande qu'on « sorte d'une gestion de crise pour construire un dispositif structuré sur la base de territoires pertinents, piloté en cohérence avec les interventions amont de la prévention et celles, aval, du relogement, doté des moyens nécessaires (...) et capable de s'adapter aux inéluctables évolutions de la société ».
Il formule donc « dix propositions pour mieux piloter, évoluer et adapter » l'action. Parmi elles : que les collectivités territoriales déjà délégataires des aides à la pierre puissent, à titre expérimental, recevoir également délégation de la gestion du dispositif d'hébergement sur leur territoire.
Le Haut comité prend néanmoins acte du renforcement des moyens : la capacité totale d'hébergement est passée de 84.899 places en septembre 2004 à 94.312 en septembre 2008, soit une augmentation de 9.400 places. Elle est due à un accroissement de plus de 15.000 places dans le dispositif généraliste relevant du ministère du Logement, tandis que la capacité du dispositif destiné aux demandeurs d'asiles diminuait de près de 6000 places. Ces chiffres ne prennent pas en compte les pensions de familles (maisons-relais), « fréquemment comptabilisées par l'administration au sein de l'hébergement mais qui sont en réalité du logement durable » et les places du dispositif hivernal : 5.321 places en moyenne ont été mobilisées au cours de l'hiver 2008-2009. N'est pas inclus non plus, les places de logement temporaire qui ne font pas l'objet d'un recensement national ni celles ne bénéficiant pas d'un financement par l'Etat.
Il reconnait aussi la forte augmentation des moyens budgétaires ces dix dernières années mais constate le « décalage persistant entre les crédits budgétés en début d'année et les crédits consommés », ces derniers étant plus élevés que les premiers.