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"Le groupement Tout Faire a su se réinventer"

Changement d’ère à la direction de Tout Faire, qui voit arriver en même temps un nouveau président, Cédric Fabien, et un nouveau directeur général, Charles-Gaël Chaloyard. Tous deux répondent aux questions de Négoce.

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Cédric Fabien (à gauche) et Charles-Gaël Chaloyard (directeur général), président et directeur général de Tout Faire Matériaux
Cédric Fabien (à gauche) et Charles-Gaël Chaloyard (directeur général), président et directeur général de Tout Faire Matériaux

Négoce – Votre tandem incarne désormais Tout Faire. Qu’est-ce que cette marque représente pour vous ?

Cédric Fabien – Mon père avait créé un petit groupement avec des négociants du Sud-Ouest, BatiPro, qui a rejoint Tout Faire en 1995. J’avais alors 10 ans. J’ai été baigné dès l’enfance dans le jaune et le noir. J’ai rejoint l’entreprise familiale en 2008, et l’ai reprise en 2010, à la suite de mon frère, puis suis entré au conseil d’administration du groupement 2018. Xavier Rubis, après dix ans à la présidence, m’a convaincu d’être le candidat qu’il soutiendrait lors de son retrait. C’est une grande fierté d’avoir reçu le soutien unanime d’un conseil d’administration dans lequel mon père, décédé en 2002, avait siégé.

Charles-Gaël Chaloyard – Dans le projet Tout Faire, j’ai été séduit par des valeurs fortes, sans être d’ailleurs toujours exprimées. L’authenticité, la simplicité, la transparence, l’engagement en faveur des clients imprègnent le groupement, ses adhérents et l’ensemble des équipes. J’ai aussi été marqué par l’agilité avec laquelle le groupement a traversé la période de mars-avril, par l’énergie collective dont ces entrepreneurs ont su faire preuve collectivement pour continuer à faire tourner l’économie. Cette énergie était d’ailleurs déjà à l’œuvre lorsque Tout Faire a œuvré à la création de CMEM.

C. F. – Tout Faire, qui vient de fêter ses 30 ans, est réputé pour sa transparence, rever-sant 100 % de ses BFA à ses adhérents. Qui d’autre pourrait en dire autant ? Ceux de nos adhérents qui ont connu plusieurs réseaux sont très satisfaits de ce que nous leur offrons, même si cela n’empêche heureusement ni les critiques ni les améliorations. Le réseau est en croissance.

Comment votre groupement est-il sorti de ce premier confinement ?

C. F. – Nous avons rouvert très tôt, et le terme d’agilité employé par Charles-Gaël me paraît juste. Nous n’avons fermé que quelques jours, le temps de mettre en place nos propres procédures avec nos salariés et validées par la médecine du travail. Nous avons rouvert bien au-delà du drive, et avons servi, en toute sécurité, les particuliers qui ne trouvaient plus de GSB ouvertes, et bien sûr les professionnels. Dans l’ensemble, nos indépendants n’ont pas connu plus de trois à quatre semaines difficiles.

C.-G. C. – La meilleure preuve de cette agilité, c’est qu’à périmètre constant, et à fin octobre, notre groupement affiche une hausse de 3 % de son chiffre d’affaires ! Personne n’aurait cru cela possible en mars…

Observez-vous une accélération sur le digital, constatée par beaucoup d’acteurs de la profession ?

C.-G. C. – La centrale fait face à une forte demande des adhérents pour accélérer sur le digital. Nos équipes sont mobilisées pour y répondre. D’ailleurs, nous sommes en mesure d’annoncer qu’à la fin du premier trimestre 2021 chaque point de vente Tout Faire sera point de retrait pour le e-commerce, qu’il ait ou non mis en place le module de commande et de paiement en ligne.

C. F. – Il faut distinguer entre le drive, vraiment pour le pro, et le e-commerce, qui cible le grand public. Dans le fond, et même si nous n’avons pas communiqué ou balisé les parcours, nous faisons du drive depuis des décennies, par fax, par téléphone ou par mail ! Pour cela, nous nous appuyons sur une très bonne connaissance du client, qui peut écrire « bloc béton » dans son message et recevoir le bon produit – alors qu’il ferait face à une offre pléthorique sur une plate-forme en ligne.

Quant à la plate-forme e-busi-ness dont parle Charles-Gaël, je l’ai personnellement adoptée en pleine crise sanitaire, en mars, car je voulais un outil simple pour le paiement par carte bancaire, afin qu’un client puisse payer sans devoir venir sur le point de vente. Je ne le regrette absolument pas, ayant même reçu des commandes de clients hors de mon département !

Où en est le déploiement de votre concept de libre-service Co.Li.Sée ?

C.-G. C. – Le carnet de commandes est bien rempli, avec une quinzaine de demandes en cours, ce qui porte à une quarantaine de points de vente le déploiement de Co.Li.Sée.

C. F. – Je l’ai moi-même mis en place, et j’en suis satisfait, tant en termes de rendu esthétique que de levier de chiffre d’affaires.

Comment envisagez-vous l’année 2021 ?

C. F. – En mars, je ne donnais pas cher de notre peau, mais nous sommes encore là, plus forts, agiles, revigorés. Le groupement est en croissance, car nous avons su nous réinventer. Cela montre que tout est opportunité, et je suis confiant pour 2021, même si un trou d’air est possible en début d’année.

Quelles sont vos priorités ?

C.-G. C. – Toutes nos actions seront dans la continuité de ce qui a été engagé par Éric Dreyer et les équipes de la centrale. Je serai très présent auprès des adhérents pour simplifier leur quotidien et les rendre plus performants. Nous avons aussi le devoir de les accompagner vers les marchés de demain. L’attachement très fort des collaborateurs et des clients à la marque Tout Faire est un atout. Nous devons réfléchir à accompagner les pros, et à apporter des réponses aux consommateurs pour la rénovation de leur habitat : si ce n’est pas nous qui rendons ces travaux lisibles, d’autres s’en chargeront !

C. F. – Ma philosophie est d’aller vers toujours plus de transparence et de services, pour mieux servir nos adhérents. Par définition, aucun sujet n’est interdit. Nous devons débattre de tout ce qui peut être utile. Je serai accompagné de Laurence Desangle, adhérente en Charente, dont la nomination comme vice-présidente a été validée par le conseil d’administration.

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