Le 31 mars dernier, en plein confinement, le groupe Panhard a tourné une page de son histoire. Jusque-là détenu en grande majorité par son président-fondateur Alain Panhard, le spécialiste de l'immobilier logistique appartient depuis cette date au fonds d'investissement parisien Andera Partners ainsi qu'à une dizaine de cadres-clés du groupe (qui compte 40 collaborateurs au total).
La transmission comportait deux volets : l'entrée au capital d'Andera Partners, via son fonds Winch Capital 4, d'une part, et un management buy-out (MBO) permettant à l'équipe de direction de se renforcer au capital du groupe, d'autre part. « Ce passage de relais capitalistique s'est opéré naturellement, après une transition douce sur le plan managérial », explique Christophe Bouthors, qui a succédé en 2016 à Alain Panhard à la présidence du directoire. Ce dernier continue néanmoins à superviser les opérations en tant que président du conseil de surveillance.
« Pas d'objectifs chiffrés ». Depuis 2016, le duo a élargi le champ d'action de l'entreprise. A la promotion logistique, son métier historique, s'ajoute désormais l'asset management et l'immobilier résidentiel. La stratégie de diversification a porté ses fruits. Sur ces trois métiers, les performances sont aujourd'hui au rendez-vous. L'activité d'asset management vient de franchir la barre du milliard d'euros d'actifs sous gestion, et la logistique enregistre des records, avec 250 000 m² développés sur les dix-huit derniers mois (pour un total de 1,5 million de m² réalisés depuis la création de la société, en 1995). Quant au logement, les premiers pas sont plutôt encourageants. « Cette activité monte en puissance : 90 % des opérations que nous avons lancées sont réservées ou actées, et nous livrerons courant juin, à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), notre premier programme », se félicite Christophe Bouthors.
Panhard a lancé son activité de bureaux et travaille sur plusieurs opérations mixtes
Malgré ces bons résultats, actés par un chiffre d'affaires supérieur à 200 millions d'euros en 2019, le dirigeant ne tire pas de plans sur la comète. « Notre stratégie est claire, mais nous ne nous fixons pas d'objectifs chiffrés. Plutôt que de faire la course aux volumes, nous préférons prendre notre temps et réaliser les opérations qui nous conviennent », assume-t-il.
Vers Lyon, le Sud et l'Ouest. Tout en évoluant à son rythme, le groupe ne manque pas pour autant d'ambition, et veut continuer à se diversifier. Après la logistique, l'asset management et le logement, Panhard a lancé, en 2019, son activité de promotion de bureaux et travaille par ailleurs sur les permis de construire de plusieurs opérations mixtes, mêlant résidentiel et tertiaire, en première couronne de Paris. « Nous ne nous refusons rien : la logistique nous a donné le goût des “gros objets” », confie Christophe Bouthors.
Ce dernier envisage également d'élargir son périmètre géographique. « Historiquement, nous étions surtout positionnés en Ile-de-France. Nous regardons désormais le long de la dorsale, autour de Lyon et dans le Sud, ainsi que vers l'Ouest, du côté de Nantes, Bordeaux et Toulouse, des territoires à fort potentiel logistique. »
