Le ministre du Travail et de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, et son ministre délégué aux Relations du travail, Gérard Larcher, ont lancé vendredi un "plan national de lutte contre le travail illégal", un "fléau" qui coûte 55 milliards d'euros par an à l'Etat.
"La guerre est déclarée aujourd'hui" contre le travail illégal, a affirmé Jean-Louis Borloo lors d'une conférence de presse, dénonçant un "fléau pervers et nocif pour l'économie française, qui coûte environ 55 milliards d'euros par an à l'Etat, et un tiers du déficit de la Sécurité sociale".
"Il faut qu'on sache que pour les contrevenants, c'est trois ans de prison et 35.000 euros, que ce soit connu et appliqué", a ajouté M. Borloo.
Le plan, qui court sur 2004-2005, a été présenté par MM. Borloo et Larcher ce vendredi à la Commission nationale de lutte contre le travail illégal, qui ne s'était pas réunie depuis 1998.
Il est prévu de cibler l'action dans quatre secteurs : le spectacle vivant et enregistré, l'agriculture, le BTP (bâtiments et travaux publics) et les hôtels-cafés-restaurants.
Ces domaines ont été désignés "à la demande même des professionnels du secteur", a affirmé M. Borloo, qui attend une "mobilisation des partenaires sociaux".
Le plan s'articule autour de trois grands axes.
Il vise d'abord un renforcement de l'inspection du travail, avec le recrutement de 85 inspecteurs (sur un total de 450), une augmentation des effectifs des contrôleurs du travail (800 actuellement), qui dépendent des inspecteurs.
Il est également prévu d'étendre la coopération entre les corps de contrôle et les organismes qui gèrent les aides publiques, et la suppression de toute aide publique aux entreprises en infraction.
Le gouvernement entend notamment lutter contre le phénomène des "délocalisations en France", c'est-à-dire le recours à une main d'oeuvre étrangère sans respect du droit du travail français.