Le logement, grand oublié des annonces d'Emmanuel Macron

Au grand regret des professionnels, le Président de la République n'a fait que très peu d'allusions au logement, pourtant un des principaux postes de dépense dans le budget des ménages.

Emmanuel Macron, lors de la conférence de presse organisée à l'Elysée, le 25 avril 2019.
Emmanuel Macron, lors de la conférence de presse organisée à l'Elysée, le 25 avril 2019.

Au lendemain de la conférence de presse présidentielle, les annonces d’Emmanuel Macron peinent à convaincre les professionnels du bâtiment. Car un grand absent manquait lors de cette allocution : le logement.

Impasse sur le logement

C’est ce que souligne l'association Droit au logement (DAL). « M. Macron, après avoir baissé les APL, ponctionné les bailleurs sociaux, augmenté la TVA sur les HLM et encouragé la spéculation immobilière, fait cette fois l'impasse sur la crise du logement et le logement cher ». Même constat du côté de la Confédération Générale du Logement (CGL), qui, tout en dénonçant le silence radio présidentiel sur la question, a rappelé l’importance de ce poste de dépense dans le budget des ménages : « 25% en moyenne et jusqu’à 40% à 50% pour les plus modestes ».

La discrétion présidentielle sur le sujet du logement n’a pas non plus échappé à Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, dans une interview ce 26 avril 2019 sur RTL : « il y a un manque sur la question écologique, il y a un manque de précision sur la question des personnes les plus en difficultés, ceux qui sont en situation d’exclusion […], il y a des manques sur le logement. »

Réforme de l'IFI

Alors que le gouvernement avait annoncé un « choc de l’offre », le discours présidentiel n'a pas fait allusion à la récente loi Elan (pour l'évolution du logement, de l'aménagement et du numérique), promulguée en novembre dernier, qui organise la refonte du monde HLM.

Parmi les mesures fiscales citées, le président fait seulement référence à la réforme de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), adoptée dans la loi de finances 2018. « Cette partie de la réforme, je juge de mon devoir de la défendre. Et elle relève du simple pragmatisme. Mais comme c'est une réforme pragmatique, elle sera évaluée en 2020. Et nous regarderons son efficacité. Si elle n'est pas efficace, nous la corrigerons. Si elle est trop large, qu'elle a des effets pervers, ils seront corrigés », a souligné Emmanuel Macron.

La décentralisation, source d'inquiétude pour le DAL

Ce dernier a également fait allusion au logement lors de l’annonce d’un « nouvel acte de décentralisation » dans les territoires, qui portera « sur la politique de la vie quotidienne », comme « le logement, le transport, la transition écologique pour garantir des décisions prises au plus près du terrain ».

Une déclaration qui ne fait pas l’unanimité. Saluée par les élus de France urbaine, elle est en revanche source d’inquiétude pour le DAL : « la décentralisation Deferre (loi de 1982) a produit des politiques d'urbanisme et du logement clientélistes et le plus souvent discriminatoires à l'égard des ménages les moins riches, que n'ont pas contrebalancé la loi SRU et la loi Alur. »

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