Jean-Louis Borloo est né coiffé : il a trouvé dans la crise de l'immobilier un allié inattendu pour faire passer quelques grandes mesures choc issues du Grenelle, malgré la disette budgétaires qui sévit en France.
En clair, la création de l'éco-prêt à taux zéro et l'élargissement du crédit d'impôt dans le parc existant, le dopage du PTZ ou le verdissement de la déduction des intérêts d'emprunt dans le neuf tombent à pic pour relancer une industrie du bâtiment confrontée au ralentissement des ventes de logements neufs et anciens et à l'affaiblissement du marché des bureaux.
En soutenant - sans le dire - le bâtiment, le gouvernement cherche à préserver un de ses grands secteurs créateur d'emplois et pourvoyeur de recettes fiscales… tout en évitant de creuser d'avantage les finances de l'Etat. Il a sans doute échappé aux analystes que le prêt à taux zéro est financé par une non-recette fiscale puisque les banques qui le distribuent voient leur impôt sur les bénéfices minoré pour couvrir la bonification d'intérêt en n+1. Le temps que toutes les mesures se mettent en place, l'éco-PTZ commencera à faire sentir ses effets budgétaires en 2010 et plus encore en 2011! Mais, son impact sera limité si, comme on le dit, il est appelé à se substituer progressivement à l'actuel crédit d'impôt sur les équipements énergétiquement qui lui coûte déjà 2 milliards d'euros. Un joli tour de passe-passe qui a le double avantage d'être vert-ueux.
Françoise Vaysse est chef du service économie-entreprises du Moniteur
