L’écologie est-elle une priorité ? A cette question, les Français répondent par la négative. Selon un sondage Ifop réalisé pour le Conseil national de l’ordre des architectes (CNOA) et publié le 16 octobre, 58% de nos concitoyens jugent la rénovation énergétique des logements prioritaire. « Si l’on avait interrogé les Français en 2007, à l’époque du Grenelle de l’environnement, le taux aurait été beaucoup plus élevé, mais la crise économique est passée par là », concède Damien Philippot, directeur des études de l’Ifop. Et, lorsque l’on interroge les sondés sur la rénovation de leur propre logement, le taux chute à 40%. « Sans doute parce que ces travaux sont coûteux et que le retour sur investissement n’est attendu que plusieurs années après », estime François Rouanet, vice-président du CNOA.
Notons toutefois que les locataires se montrent plus enclins à faire rénover leur logement (47%) alors que seulement 37% des propriétaires se disent prêts à sauter le pas. « Les locataires ne supportent pas le coût des travaux, rappelle Damien Philippot. Et les propriétaires ne connaissent pas bien les aides financières accordées par le gouvernement. »
Les artisans, protagonistes de la rénovation énergétique
Enfin, lorsqu’il s’agit de définir les acteurs de la rénovation énergétique, 78% des Français estiment que les artisans du BTP en sont les protagonistes, suivis de très près par les fabricants de matériaux (77%), et loin devant les architectes qui arrivent en troisième position (40%). « Dans l’esprit collectif, la rénovation énergétique consiste seulement à isoler les combles tout en changeant les menuiseries extérieures et la chaudière, estime François Rouanet. Dans ce contexte, faire seulement appel à un artisan paraît logique. »
En outre, le grand public n’est que trop rarement en contact avec les architectes. De fait, il existe un décalage entre les aspirations des Français et celles des professionnels. Nos concitoyens attendent les architectes sur deux thématiques : une meilleure prise en compte des exigences écologiques (41%) et la conception de logements moins chers (21%). A l’opposé, les architectes souhaitent porter leur réflexion sur l’adaptation des habitations aux modes de vie (39%) et l’individualisation des logements (32%).