En vigueur en France depuis 2022, la réglementation environnementale RE2020 est présentée par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) comme « la plus exigeante en Europe, voire au monde ». L’un des mieux placés pour en parler est Build Europe.
« La RE2020 est reconnue pour être l’une des réglementations les plus strictes en Europe en matière de performance environnementale, de décarbonation et d’isolation », assure l’association qui fédère promoteurs, aménageurs et constructeurs de logements européens.
Elle est décrite comme « très exigeante en comparaison avec d’autres réglementations européennes, et a entraîné une augmentation moyenne des coûts du logement de 7,4% en France ». Pour la maison individuelle, le Pôle Habitat FFB avançait en 2023 un surcoût moyen de 7,5% par rapport à la RT 2012. Une réalité économique qui conduit à une réduction de la surface de ce type de logement.
ACV obligatoire
Build Europe insiste en outre sur une nécessaire prise du recul concernant les comparaisons de réglementations : « Chaque pays peut avoir des critères différents et des approches variées pour atteindre des objectifs similaires en matière de construction durable. Par exemple, certaines normes en vigueur dans d’autres pays européens peuvent également être très strictes, mais elles peuvent se concentrer sur des aspects différents de la performance environnementale. »
Enfin, la RE2020 est « la seule réglementation au monde qui impose une Analyse du cycle de vie (ACV) avec un seuil réglementaire pour tous les bâtiments neufs », souligne Build Europe.
« La France semble effectivement aller un peu plus loin que le reste de l’Europe en termes d’exigences, mais aussi plus rapidement en termes de calendrier et de trajectoire, ayant introduit une majorité des dispositions qui pourraient entrer en vigueur dans d’autres pays de l’UE avec la Directive pour la performance énergétique de bâtiments (DPEB) », rappelle encore l’organisme.
Dérogations spécifiques
Adopté par les députés européens en mars 2024, ce texte doit être transposé par les Etats membres dans leur législation nationale. Il prévoit notamment que « tous les nouveaux bâtiments résidentiels et non résidentiels doivent avoir des émissions de combustibles fossiles nulles sur site, à compter du 1er janvier 2028 pour les bâtiments publics et du 1er janvier 2030 pour tous les autres bâtiments neufs, avec la possibilité de dérogations spécifiques », explique la représentation en France de la Commission européenne.
« La directive est un élément essentiel des efforts déployés par l’UE pour abandonner les combustibles fossiles et doubler le taux d’amélioration de l’efficacité énergétique et tripler la capacité des énergies renouvelables d’ici à 2030, comme convenu avec les partenaires mondiaux lors de la COP 28 », ajoute-t-elle.