La précarité énergétique, c’est aussi en été

La Fondation Abbé Pierre soulève des freins économiques, politiques et réglementaires à la lutte contre la précarité énergétique en été. Dans son viseur, notamment : les règlements de copropriété qui empêchent l’installation de protections solaires en façade.

 

Une passoire thermique qui souffre hiver comme été.
Une passoire thermique qui souffre hiver comme été.

Le parc résidentiel français n’a pas été « conçu pour faire face à la multiplication des vagues de chaleur », pointe la Fondation Abbé Pierre (FAP), dans son dernier rapport sur la précarité énergétique. Dans son viseur : « Les 5,2 millions de passoires thermiques impossibles à chauffer en hiver (qui) se transforment en bouilloires énergétiques impossibles à refroidir en été ».

Protections solaires

Les raisons sont les mêmes, hiver comme été : « des isolations peu performantes, des expositions ne répondant pas aux principes de l’architecture bioclimatique » ou encore l’absence de volets et autres protections solaires. Problème : « la protection du patrimoine ou les règlements de copropriété » peuvent empêcher l’installation de ces solutions en façade, alors qu’elles permettent de réduire la température intérieure de 2 à 5 °C, « sans avoir d’impact sur la consommation d’énergie d’un bâtiment et donc sans émission de gaz à effet de serre », écrit la FAP, qui cite le calculateur des économies d’énergie des protections solaires du groupement Actibaie (portes, portails, volets et stores).

La FAP déplore également que « l’augmentation des prix du logement et la tension sur le marché poussent à l’optimisation de surfaces habitables, parmi lesquelles des combles non isolés, particulièrement exposées à la surchauffe estivale ». Sans oublier de critiquer le gouvernement : « La notion de confort d’été et de protection solaire n’apparaît pas (…) dans la définition d’une rénovation énergétique performante et globale, introduite dans la loi Climat et Résilience. »

Isolation et ventilation

En 2022, 59% des Françaises et des Français déclaraient avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures, en hausse de 8 points par rapport à 2020. Neuf sur dix l’expliquent par la canicule. Un sur deux mentionne une mauvaise isolation de leur logement. Et un sur dix, une mauvaise ventilation.

Les vagues de chaleur devraient être deux fois plus fréquentes d’ici 2050. « Sans maîtrise des émissions de gaz à effet de serre, il y a 3 chances sur 4 pour que le nombre annuel de jours de vagues de chaleur augmente de 5 à 25 jours en fin de siècle selon les régions par rapport à la période 1976- 2005 (référence GIEC) », selon Météo France.

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