Après le guide « Covid », le guide « canicule ». Alors que le dérèglement climatique se fait de plus en plus perceptible, l’OPPBTP publie ce 19 juin un document pour accompagner les employeurs dans la prévention du risque lié aux fortes chaleurs sur les chantiers.
« D’après l’INRS, au-delà de 30°C pour une activité sédentaire, et de 28°C pour un travail nécessitant une activité physique, la température élevée peut constituer un danger pour les salariés : le risque de coup de chaleur est ainsi particulièrement prégnant sur les chantiers du BTP », rappelle Malika Benamar, responsable d'opérations en charge des sujets autour de l'organisation des chantiers au sein de l’organisme de prévention. A cela s’ajoutent des conséquences sur l’activité économique, « car la performance s’en ressent quand les températures augmentent ».
« L’idée n’est plus d’appréhender la canicule en mode de gestion de crise »
« Face à la récurrence des épisodes de canicule, l’idée n’est plus d’appréhender ces phénomènes en mode de gestion de crise. Le guide vise ainsi à apporter, en premier lieu aux employeurs mais aussi à l’ensemble des acteurs du secteur, des outils, consignes et solutions concrètes qui leur permettront d’anticiper, et de préparer les dispositifs visant à protéger les salariés », pose Malika Benamar.
Pour élaborer ce document, l’OPPBTP s’est appuyé sur des retours d’expérience du guide « de préconisations de sécurité sanitaire pour la continuité des activités de construction en période d'épidémie de covid-19 ». « Un texte clair dans sa structure, avec des consignes préalables pour la coordination SPS et les maîtres d’ouvrages, mais aussi des développements spécifiques concernant les jeunes travailleurs et les personnes vulnérables », développe la spécialiste de la prévention.
Le texte décrit en premier lieu les effets des fortes chaleurs sur la santé et rappelle les signes à surveiller à ce titre. « Nous insistons aussi, dans le guide, sur la nécessaire vigilance à observer au début de chaque période de canicule : il faut à l'organisme, selon les individus, entre huit et douze jours pour s’adapter, d’où un risque plus élevé au cours de ce laps de temps. »
Mesurer la température au plus près du poste de travail
La première mesure consiste à évaluer régulièrement la température au plus près du poste de travail. « Un paramètre qui peut varier selon l’environnement -milieu urbain ou campagne-, la nature du chantier -le mercure peut par exemple grimper jusqu’à 50°C en toiture-, mais aussi l’intensité de la tâche à réaliser, commente Malika Benamar. Nous conseillons en outre l’utilisation de l’indice de température au thermomètre-globe mouillé dit « WBGT », pour Wet-bulb globe température. » Une mesure du stress thermique en plein soleil, qui prend en compte la température, l'humidité, la vitesse du vent, l'angle du soleil et la couverture nuageuse (rayonnement solaire). De quoi permettre aux employeurs de prendre les mesures qui s’imposent en cas d’atteinte des seuils critiques, «et, si besoin, l’arrêt de certaines tâches, voire du chantier ».
Le guide comporte également un important volet sur l’implication des encadrants de chantier et de service et la communication auprès des salariés. Il aborde aussi, entre autres, l’aménagement des conditions de travail, le recours au temps partiel et le régime du chômage-intempéries, ainsi que la conduite à tenir en cas de malaises et de symptômes de coup de chaleur.
Le guide est à télécharger sur preventionbtp.fr.