Quel état des lieux peut-on faire des cessions d’entreprises dans le BTP ?
Un constat d'abord : il y a près de 400 000 entreprises du BTP dans le pays dont 375 000 comptent moins de 10 salariés et la majorité des chefs d’entreprises ont moins de 50 ans (TPE et auto-entrepreneurs compris). Par ailleurs, dans le secteur du BTP il y a toujours plus d’entreprises grâce à l’auto-entrepreneuriat. Et ce qui est intéressant c’est que des milliers de très petites entreprises deviennent des PME. On constate aussi que le nombre de dépôts de bilan d’entreprises du bâtiment n’augmente pas, voir baisse. Mais il y a d’avantage de sociétés qui arrêtent leur activité. En additionnant les deux on est stable.
Une fois cela exposé, le nombre de cessions augmente. Pour plusieurs raisons : il y a un certain effet « papy-boom » (voir encadré), de l’argent « pas cher » disponible qui pousse les acheteurs à mettre la pression sur les vendeurs et enfin l’augmentation du nombre d’intermédiaires : le nombre de transactions intermédiées a triplé en 20 ans.
Pour un investisseur, le BTP est un secteur où il y a une certaine lisibilité et une certaine visibilité quand on connaît les besoins en infrastructures et en logements très importants du pays. Ça intéresse et ça rassure les banques. La faiblesse, c’est que c’est un secteur cyclique.
L’autre caractéristique c’est que le BTP est marqué par l’écart type entre les valorisations des entreprises à vendre : beaucoup d’entreprises valent une année de rentabilité plus les capitaux propres (pas de carnet de commande sécurisé sur plusieurs années), d’autres s’établissent à 10 années de rentabilité plus les capitaux propres (maintenance, contrat 5 ans, …).
Et c’est un problème pour les acheteurs : aujourd’hui ils ont beaucoup d’argent (5, 10, 20, 100 M€ de CA) mais surtout ils sont 10 fois plus nombreux que les vendeurs. Ils n’arrivent pas à trouver d’entreprise rentable, pérenne ou que le dirigeant souhaite vendre tout simplement.
Quel est le rôle d’un intermédiaire comme vous dans une opération de cession ou de rachat d’entreprise ?
La majorité des opérations pour les petites entreprises se font sans intermédiaire. Dès qu’on dépasse 10 M€ la majorité sont intermédiées, au-dessus de 100 M€ il y en a toujours.
L’intermédiaire rassure très fortement. Une société du BTP est souvent très fragile et la négociation de la cession d’entreprise qui peut durer près d’un an fait que parfois, le dirigeant est plus focalisé sur la cession et moins sur son activité. A tel point que des sociétés ont connu de graves difficultés voire déposé le bilan. Ça rassure donc d’avoir un intermédiaire, voire deux : un côté vendeur un côté acheteur.
Personnellement, j’apporte du conseil en stratégie et en organisation. J’identifie les problèmes, je transforme les faiblesses en forces et ce jusqu’à la conclusion la vente.
J’ai par exemple conseillé à une entreprise second œuvre en électricité d’augmenter ses tarifs de 40% sur toutes les prestations, car nous avons lancé une étude de marché qui a montré que la concurrence était 40 à 80% plus cher à qualité équivalente. Cette augmentation étalée sur 1 an a permis à l’entreprise d’augmenter fortement la rentabilité et de tripler la valorisation.
Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur décidé à céder son entreprise ?
J’en donnerais 4 :
- 1 ou 2 ans avant la vente-recruter des managers pour ne plus être indispensable
- Développer l’activité récurrente et les appels d’offres pour sécuriser l’entreprise
- Anticiper 3 à 5 ans la cession
- Prendre conseil auprès d’un expert-comptable avocat et d’un conseiller en fusion acquisition.
Un service dédié à la cession – reprise d’entreprise à la Capeb Rhône et Grand Lyon
Effet du "papy-boom", dans les 10 ans en France, 300 000 entreprises rechercheront un repreneur en France dont un nombre important de TPE et PME.
Pour répondre à cet enjeu majeur, la Capeb Rhône et Grand Lyon, la plus importante organisation syndicale patronale du département développent l’ICRE BTP du Rhône (Institut Créateur Repreneur d’Entreprise), son institut pour aider à la reprise d’entreprise.
Au-delà d’identifier les entreprises à reprendre en toute confidentialité, faire appel à l’ICRE BTP du Rhône doit permettre de mieux connaître l’entreprise à reprendre et d’avoir accès au réseau stable et professionnel de la Capeb Rhône et Grand Lyon et à des partenaires investis.
L'ICRE BTP propose aux potentiels acquéreurs un accompagnement par des spécialistes dès l’étude du projet, un appui technique, juridique et financier concret, des formations dédiées, un suivi dans la durée ; et aux vendeurs de l’aide pour fixer un prix, trouver un repreneur et mener les négociations.
Renseignements : https://icrebtp-rhone.fr/