La logistique « road show »

Organisation -

Véhiculant l’image d’une marque ou d’une filière, l’organisation d’un road show impose l’excellence logistique. Sauf à détenir cette expertise en interne, le recours à un prestataire spécialisé est courant. Le succès de l’opération dépend beaucoup du conducteur qui intervient en qualité de régisseur.

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
PHOTO - 765375.BR.jpg

Avec la densité des réseaux, la capillarité des points de vente est une autre caractéristique bien connue de la filière. Sans alternative modale crédible, les deux imposent aux négociants de privilégier la route pour leur organisation logistique. Aussi lorsqu’une enseigne, un groupement, une fédération ou un industriel souhaite aller à la rencontre de son réseau, de ses membres, clients, voire du tissu éducatif, le road show dispose des mêmes atouts en termes de flexibilité et de proximité. « Il permet de porter l’information de façon efficace et rapide au cœur des réseaux », valide Thierry Almeida, responsable animation réseau chez Tout Faire Matériaux. « Après avoir défini avec précision ses objectifs et la façon de mesurer ses impacts, la mise en œuvre d’une telle opération nécessite cependant un minimum d’expertise », prévient Hamid Boutarbouch, directeur développement de Road Event spécialisée dans l’organisation de tels événements. Choix et conduite du véhicule avec « plan B » en cas d’aléas, aménagements intérieurs et extérieurs, « covering » inclus, plan de transport, autorisations spécifiques éventuelles, préparation du site d’accueil, informations des cibles voire des médias locaux… les questions à résoudre sont nombreuses.

Logistique externalisée

Pour son road show lancé le 21 novembre 2013 avec 150 dates jusqu’en avril 2014 (Négoce n° 390), Tout Faire Matériaux et ses partenaires GEO PLC, APee et Synergisud se sont du coup rapprochés d’un prestataire tiers, la société Herbemont. « A la tête de sa propre flotte, cette agence de communication spécialisée dans les road shows nous a fait plusieurs propositions à partir de notre cahier des charges. Sur cette base, nous avons défini ensemble les caractéristiques du road show et sa logistique », explique Thierry Almeida. « Le choix d’un véhicule maniable, extensible sur les côtés et de dimensions classiques a ainsi tenu compte des capacités d’accueil des points de vente visités. » A l’aide de la localisation de chacun, l’agence de communication a optimisé le plan de transport avec des arrêts d’une demi-journée ou d’une journée selon les cas. En parallèle, elle a contacté chaque point de vente pour caler les organisations sur place : heures d’arrivée et de départ, lieu de stationnement, raccordements électriques, pose d’une tente extérieure, animations, etc. Ne nécessitant aucune autorisation particulière car organisé sur parkings ou dans les cours de matériaux, « chaque adhérent a été sensibilisé en revanche sur la mise en œuvre de l’événement et les conditions de son succès. Des invitations type leur ont été remises également pour faciliter leurs démarches (lire encadré ci-contre) ». Mis à disposition par la société Herbemont, le conducteur a reçu une formation sur les objectifs du road show et sur ses co-organisateurs (également co-financeurs). Calculé selon le nombre de jours, le coût de la prestation est globalisé, et comprend notamment la mise à disposition du véhicule.

Plus qu’un conducteur

Dans tous les road shows, le conducteur joue un rôle de régisseur. « Sur place, il s’assure de la bonne mise en œuvre de l’opération, de la disponibilité de ses outils et de leur rangement », souligne Thierry Almeida. Un avis partagé par Dorothée Bruchet, secrétaire générale de la Fédération nationale de la décoration. Dans le cadre de l’Association Peintres et Peintures pour la France, laquelle participe depuis 2002 à l’opération « La peinture, mon futur » à l’aide d’un bus itinérant. « Avec le soutien de l’Education nationale, cet événement de septembre à mai fait le tour des collèges, lycées et CFA pour faire découvrir les métiers de la peinture bâtiment, les formations pour y accéder et les possibilités d’évolution. Chaque année, une région est davantage ciblée et l’organisation sur place est déléguée aux Capeb, FFB, distributeurs et fabricants de peintures locaux, et les établissements scolaires. » Aux couleurs de la filière, le bus appartient à l’Association : « Au regard de l’amplitude de l’opération reconduite chaque année, cette approche est plus rentable comparée à une location ». D’autant que le véhicule intervient aussi lors des périodes creuses et congés scolaires sur des salons, forums d’emplois ou, à la demande des membres de l’Association. Si la planification du plan de transport est pilotée en interne, la gestion et l’entretien du bus sont sous-traités auprès de la société Raballand Voyages. Mis à disposition par l’autocariste, « le conducteur a reçu une formation pour être animateur de l’événement et connaître ses objectifs ». Selon le lieu de stationnement, des autorisations sont demandées auprès des chefs d’établissement ou de la mairie. La facturation est fonction du nombre de jours à laquelle s’ajoutent, sur justificatifs, les frais du conducteur, les réparations et l’entretien du bus.

Vecteur d’innovation

A l’image du « Tour des régions BigMat » jusqu’à juin 2014 ou l’AiRT à l’initiative de Réseau Pro l’an passé, le road show est une pratique courante dans le négoce. Les fournisseurs de la filière privilégient aussi ce type d’événement, comme en témoignent récemment le « Feinscination Tour » du fabricant d’outillage électroportatif Fein, l’Isov’Air Tour d’Isover, ou le « Weber Café » organisé par le spécialiste des mortiers industriels Weber. De son côté, le fabricant de robinetterie, d’équipements sanitaires et de douche Hansgrohe a participé aux 20 km de Paris en octobre dernier. Sans être un véritable road show - véhicule stationné au même endroit à proximité de la Tour Eiffel - il illustre néanmoins le vecteur d’image et d’innovation qu’apporte un camion aux couleurs de la marque et présentant ses produits. Dans le cas d’Hansgrohe, le véhicule utilisé était doté de vingt douches destinées aux coureurs. « Le groupe Hansgrohe possède trois camions de ce type qui interviennent lors d’événements sportifs en Allemagne, Benelux et, depuis 2013, en France. Leur réservation nécessite d’anticiper au moins six mois à l’avance », déclare Florian Tronel. Dans le cas des 20 km de Paris, l’une des difficultés relevées par le chef produit de la marque a été la logistique pour amener et stationner le véhicule composé d’un tracteur et d’une semi-remorque au cœur de Paris. Avec l’aide de la société Magic Garden spécialisée dans l’événementiel, des autorisations spécifiques ont été délivrées par la Mairie de Paris ainsi que par les Pompiers de Paris afin de se raccorder au réseau d’eau. Sur place, le conducteur « maison » s’est chargé de ce raccordement élargi au réseau électrique. Devant le succès de cette première expérience en France, Hansgrohe envisage de reproduire l’opération à Paris et en province…

Abonnés
Top 100 de la distribution bâtiment et bricolage
Retrouvez le classement annuel du Top 100
Je découvre le classementOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires