Le site de l'Union est un ensemble de friches industrielles et d'habitat ancien qui s'étend sur 70 hectares le long d'un canal, sur les communes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. Environ 2 000 personnes y vivent encore. L'objectif des acteurs publics locaux est de constituer sur ce site - dont la maîtrise foncière est acquise sur 50 hectares - un pôle d'excellence économique, de créer un quartier d'habitat mixte et de le valoriser avec un vaste parc.
Bernard Reichen (agence d'architectes-urbanistes Reichen et Robert), retenu en mars sur un marché de définition, a présenté fin juin son projet d'aménagement lors de la réunion publique marquant le début de la seconde phase de la concertation préalable. La procédure de ZAC se déroulera à partir de mai 2005 et les premiers programmes devraient être réalisés courant 2007 pour profiter de l'effet zone franche. « C'est un processus et non un projet, a précisé Bernard Reichen. Notre démarche est liée à des enjeux qui intègrent fortement la notion de temps. » L'opération devrait, en effet, s'étaler sur vingt ou vingt-cinq ans. « Notre réponse a été de partir de l'existant », indique l'architecte. La « couture urbaine » proposée permettra, selon lui, de conforter et restructurer sur eux-mêmes un ensemble d'îlots constituant le coeur des quartiers existants (rue de la Tossée et îlot Stephenson à Tourcoing, secteur Alma-Saint-Joseph à Roubaix). Il souhaite fédérer cet ensemble à travers une très grande accessibilité. Déjà desservie par le métro et la voie rapide, la zone de l'Union sera dotée d'une voirie nouvelle reliant le boulevard Gambetta au boulevard des Couteaux. La rue de Nantes sera élargie.
Un projet en trois phases
Pour valoriser l'image de l'Union, Bernard Reichen mise sur la présence du canal de Roubaix, avec la création d'une darse et d'une halte fluviale, et sur l'aménagement du parc urbain. Celui-ci, d'une superficie de 15 hectares, prendra une forme en papillon qui permet d'assurer le meilleur coefficient possible entre son étendue et le linéaire de façades. « L'image architecturale va se constituer à partir d'objets de surface faible mais avec un impact fort », indique l'architecte.
Aux signaux historiques présents (tour Mercure, usine Leroux, brasserie Terken) s'ajouteront les programmes neufs. Sur les 361 000 m2 de Shon totale prévus à terme, 210 000 seront dédiés à l'économie, 80 000 aux logements, 63 000 aux équipements et 8 000 aux services. Le coût des aménagements publics (parc urbain, voiries, espaces publics) est estimé à 70 millions d'euros (sans compter le mini-tunnel qui doit être percé sous le canal à la hauteur du pont des Couteaux). Ces investissements s'ajouteront aux 17 millions engagés pour la maîtrise foncière et les démolitions. L'agence Reichen et Robert est chargée des études pré-opérationnelles pour mettre au point en 2005 un plan directeur et programmer un pôle de recherche et de formation autour des nouvelles technologies appliquées au textile. La première phase du projet correspond à l'aménagement de l'ancien site SNCF (entre le quartier de l'Epidème et le canal, à l'est de la voie ferrée), soit 24 hectares d'emprise foncière et 190 000 m2 de potentiel constructible. Les premiers éléments de programme devraient être constitués par le pôle textile (20 000 m2 de Shon) et une zone d'accueil autour de la nouvelle darse avec du tertiaire (8 000 m2), de l'accueil (3 500 m2) et des logements (7 500 m2). La seconde phase visera la réalisation de programmes tertiaires et de logements à proximité du parc. Dans une troisième phase, un grand équipement métropolitain prendra place à l'est du site.
PLAN, DESSIN :
LILLE- METROPOLE. Parc urbain et canal seront des atouts dans la restructuration du site. Ci-contre, la future halte fluviale.