Durcissement des tensions économiques, baisse des cofinancements extérieurs… D’après le bilan 2024 de Constructys, l’opérateur de compétences (Opco) du secteur, l’activité formation des employeurs a reculé de 2 % l’an passé. Quelque 435 000 stagiaires ont suivi des modules en 2024, contre près de 445 000 l’année précédente.
Comparé à 2022, le nombre total de stagiaires en formation a toutefois progressé de 11 %, relativise d’emblée l’Opco. « Cette tendance générale à la hausse est d’autant plus notable que les tensions économiques pour les entreprises se sont multipliées dans le courant de l’année », fait-il valoir.
L’apprentissage préféré au contrat de professionnalisation
Au-delà de la conjoncture économique, le « léger » repli de l’activité formation serait également dû à une baisse significative des cofinancements extérieurs. « En 2023, l’Opco avait bénéficié d’une enveloppe exceptionnelle de 20 M€ sur le FNE-Formation, ramenée à 12 M€ en 2024 et recentrée sur des problématiques plus limitatives pour les entreprises », chiffre l’Opco. Et de détailler : « hors FNE-Formation, 422 500 stagiaires ont été formés en 2024, contre 414 000 en 2023 (+ 2 %) ».
De son côté, l’apprentissage résiste à la crise. L’Opco a ainsi financé près de 94 500 contrats l’an passé, contre près de 93 00 en 2023, ce qui représente une croissance de 1%. Si l’on considère la seule activité des travaux publics, moteur de cette tendance globale, la progression s’élève à 9%.
Par ailleurs, si le dispositif des contrats de professionnalisation a du plomb dans l’aile, avec une baisse de 21% en 2024, la confirmation d’une tendance déjà marquée l’année précédente s’explique « par une mobilisation toujours plus forte de l’apprentissage, qui répond plus directement aux besoins des employeurs », éclaire Constructys.
Cap sur la transition écologique
« Au regard du contexte économique pour le secteur, on ne peut que saluer les chiffres de l’activité formation, qui montrent la nécessité pour les entreprises de développer les compétences et les qualifications des salariés, afin de faire face aux transitions auxquelles le secteur est particulièrement confronté : transitions écologiques, numériques, démographiques… », avance Joël Ellen, président de l’Opco.
Dans le cadre de sa convention d’objectifs et de moyens (Com) 2023-2025, l’Opco s’est engagé à accompagner les entreprises dans leurs démarches de développement durable et à la transition écologique pour aboutir, en 2025, à 30 000 formations liées à la transition environnementale et énergétique, soit 10 % des formations.
L’an passé, 23 000 formations liées à la transition écologique ont été financées, contre 31 000 (- 26 %) en 2023 et 18 000 en 2022 (+ 28 %). Mais « après une année 2023 où le financement des formations liées à la transition écologique avait été largement soutenu par le FNE-Formation, l’évolution sur deux ans montre une progression du nombre de formations financées de 28 points », prend soin de décrypter Constructys. L’Opco se veut confiant : « la tendance globale positive autour de cet enjeu clé pour le secteur montre que les employeurs s’inscrivent dans une vraie dynamique pour relever les défis associés aux changements climatiques ».
