Quel est le métier du pôle immobilier d’IRD ?
Notre cœur de métier est d’investir à côté des chefs d’entreprises dans leurs projets immobiliers via du co-investissement. Nous avions, dès 1995, débuté via un soutien aux repreneurs d’entreprises qui ne pouvaient à la fois acheter la capacité d’exploitation et l’immobilier. Nous avions alors eu l’idée de séparer les deux parties et de jouer le rôle tiers de confiance dans l’immobilier pour co-investir avec le repreneur et assurer la solvabilité de l’opération.
Petit à petit nous avons été sollicités pour des opérations plus significatives. En 2000 le groupe a créé Batixis(1) afin de lui permettre de réaliser ce capital développement immobilier favorisant la croissance des entreprises locales. Puis il y a eu un tournant quand Bayer a fait une OPA sur Schering, basée à Lys-lez-Lannoy en 2007.
Pourquoi cette OPA a-t-elle été un tournant ?
Cela nous a fait changer d’échelle. Pour préserver l’emploi en région nous avons proposé un bâtiment clef en main à Bayer. En effet, ce dernier projetait de rapatrier l’activité de Schering à Puteaux, nous leur avons proposé de leur réaliser un bâtiment. Nous leur avons souligné que les loyers seraient beaucoup moins cher et qu’ils pourraient donc plus investir en recherche et développement.
Pour trouver les capitaux nécessaires à la création de ce bâtiment nous avons créé notre première foncière, Avenir et Territoires(2), et avons sollicité les grands entrepreneurs du nord que nous accompagnons depuis longtemps. Au final nous avons construit pour Bayer Santé France le premier bâtiment d’Eurasanté (12 000 m2) et réussi à créer des emplois en région au lieu d’en perdre ! Nous avions même mis un cabinet de recrutement à disposition pour aider les conjoints des salariés migrants de Paris à Lille à trouver du travail.
« Nous ne sommes pas des promoteurs »
Vous être alors devenus des promoteurs immobiliers ?
Nous ne sommes pas des promoteurs, car nous construisons uniquement des immeubles pour les mettre à disposition d’une entreprise qui nous l’a demandé. C’est une démarche entrepreneuriale de proximité. Nous travaillons aussi souvent avec les promoteurs, par exemple en leur achetant des locaux en Vefa, car nous connaissons les clients finaux.
Par exemple, c’est Batixis qui a acheté le rooftop du Swam de Nacarat pour y installer le restaurant panoramique. Parfois nous répondons aussi à des concours, comme pour le siège de la Métropole européenne à Lille (Mel) où nous avions répondu conjointement avec Kaufman & Broad et Vilogia. Ce qui nous différencie, c’est que nous venons directement avec les futurs utilisateurs.
La force de notre modèle c’est notre double compétence en finances et en techniques immobilières qui s’articule autour d’une compétence intégrée d’assistant à maîtrise d’ouvrage. Pour pouvoir continuer à investir et faire boule de neige nous vendons environ deux opérations par an et nous investissons dans trois, quatre voire cinq opérations. Nous avons par exemple ainsi vendu en 2018 les tours Euralliance, où était auparavant notre siège, et Euravenir à Euralille avec une plus-value honorable.
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Vous avez aussi une activité d’aménageurs ?
Oui nous avons créé, il y a sept ou huit ans, l’entité Aménagement et Territoires. Il s’agit de gérer le foncier pour accompagner les PME. Par exemple, nous aménageons deux zones d’activité pour le compte de la Mel suite à un appel d’offres de la collectivité.
En 2018, 31,5 millions d’euros ont été investis dans le secteur immobilier, est-ce le signe d’une bonne rentabilité de la branche ?
Nous faisons très attention à ne pas réaliser des investissements inconsidérés et ne visons pas une rentabilité annuelle mais nous connaissons très bien le terrain. Au final, cette branche est bénéficiaire, ce qui nous permet de financer d’autres branches du groupe et de faire croître les activités d’IRD pour accompagner les entreprises du territoire dans un cercle vertueux.
(1)En 2018, Batixis possédait un patrimoine de 79,3 millions d’euros dont 26,1 millions d’euros pour le Groupe IRD.
(2)En 2018, la foncière Avenir et Territoires détenait un patrimoine de 117,2 millions d’euros répartis sur 14 opérations, avec une quote-part Groupe IRD de 44,9 millions d’euros.