La réduction de son budget de 1,2 milliard à 800 millions d'euros et le changement de ses sources de financement (des prêts en totalité alors qu'auparavant, 800 millions étaient des subventions du 1% logement) modifient fondamentalement le plan de marche de l'opérateur.
En effet, sur les 30.000 logements lancés depuis sa création, en 2002, 24.000 étaient situés dans des villes ne respectant pas le quota de 20% de logements sociaux voulu par la loi SRU, achetés en Vefa et loués à des loyers conventionnés et 5.600 étaient des logements locatifs libres construits dans des zones Anru. A l'intérieur de ces chiffres, le nombre de logements effectivement livrés montre encore plus le déséquilibre entre les deux missions puisque 500 seulement étaient livrés dans les quartiers Anru et 15.500 dans les villes relevant de la loi SRU.
Priorité aux quartiers en renouvellement urbain
Changement de cap aujourd'hui : «priorité aux quartiers en renouvellement urbain », explique Bruno Lucas, le nouveau président de la Foncière ; « Notre axe principal doit être d'accompagner l'Anru dans la réalisation de ses objectifs ». Sur les 3000 logements que l'opérateur va lancer en 2010 (pour mémoire, on en était à 6000 en 2008), 2000 environ seront situés dans les zones Anru. Les partenaires de la Foncière demeurent attachés à son autre mission mais Bruno Lucas reconnaît qu'elle servira « peut-être de variable d'ajustement ».
Autre changement, les nouveaux statuts de la Foncière Logement prévoient qu'elle pourra céder une partie de son patrimoine. Elle devrait réellement avoir besoin de le faire pour rembourser ses prêts « aux alentours de 2018-2020 », estime son président. Le reste du patrimoine sera transféré comme prévu initialement à l'Agirc et à l'Arrco, mais dans un délai plus éloigné qu'initialement programmé (vers 2040).
Location-accession
A noter aussi, qu'elle va étudier des formules de location-accession dans les zones Anru pour atteindre plus vite les objectifs de production qui lui sont ouverts dans les quartiers Anru (13.000 logements). « Dans les zones Anru, au rythme actuel, il faudrait 10 ans pour produire ce que nous devons produire en 5 ans », explique Christian Chevé (CGT), qui portera cette démarche. Bernard Loth (FO) sera chargé pour sa part du comité de gestion locative. La Foncière commence en effet à gérer des relocations. Elle affiche un taux de vacance globale de l'ordre de 4% trois mois après la livraison. Christian Chevé reconnait que «deux ou trois programmes sont plantés», soit une centaine de logements sur 15.500 effectivement livrés dans les quartiers SRU.