Ils étaient venus, ils étaient tous là. Tous les représentants de la filière française du bois, amont comme aval, étaient présents ce lundi 22 février au ministère de l’Economie, pour l’assemblée plénière du Comité stratégique de filière (CSF), un an après son installation au sein du Conseil national de l’Industrie. Même la Fédération nationale du bois, la FNB, adhérente du Medef, qui avait refusé il y a un an de signer le contrat de filière et de siéger au CSF était là et a cette fois signé le fameux Contrat.

Il faut dire que depuis la fin de l’année 2015 et la COP 21, le bois est LE matériau à l’honneur tant pour l’énergie que pour la construction. Les bâtiments exemplaires commencent à sortir de terre, les appels à manifestation d'intérêt (AMI) ou appels à projets s’enchaînent : projet Immeubles à vivre bois, AMI Dynamic Bois* de l’Ademe, AMI Feuillus dans la construction de la DHUP (dont les résultats sont attendus mi-avril). Le second plan bois insiste lui sur la formation et sur la valorisation du bois dans la construction et la rénovation via le projet Arbre (Aménager et rénover avec le bois pour la réhabilitation). Et puis il y a eu le lancement récent de la mission « Recherche et Innovation 2025 filière forêt-bois », qui vise à identifier les principaux projets stratégiques à dix ans et les financements innovants mobilisables associés.
Et c’est désormais une filière unifiée et en ordre de marche qui doit poursuivre la dynamique enclenchée depuis un an avec un objectif : se faire une place dans le troisième programme d’investissements d’avenir (PIA 3).
Doper la commande publique
Ils pourront compter pour cela sur le soutien des ministères de l’Economie, de l’Agriculture, de l’Environnement et du Logement.
Ainsi, Emmanuel Macron a-t-il déjà annoncé son intention « d’aller plus loin dans l’adaptation aux usages notamment au numérique ». Confirmation de la ministre du Logement Emmanuelle Cosse : « Bertrand Delcambre et le Plan pour la transition numérique dans le bâtiment travaillent actullement à faire reconnaître la spécificité du bois dans le BIM ». Et puis, le bâtiment est entré dans l'ère de la performance environnementale a rappelé Emmanuel Macron : « Le BTP veut des chantiers plus propres et des constructions plus rapides », a-t-il affirmé. « Le bois et ses systèmes préfabriqués sont une solution ».
Le ministre de l’Economie souhaite également une montée en gamme de la filière, tant dans la formation que dans les réalisations. Et pour cela il a annoncé la reconduction de l’appel à projets Dynamic bois (20 M€), la réduction des frais de mutation des petite parcelles forestières pour aider le bois « à sortir des forêts » ou encore la modification des échéanciers de paiement des bâtiments en VEFA.
Enfin,plusieurs documents sont en préparation ou en passe d'être signés pour booster l'utilisation du bois dans la construction : une charte nationale bois dans la rénovation supervisée par l'Ademe et un accord-cadre sur le bois-construction dans la commande publique que la filière bois devrait signer très prochainement avec le médiateur des entreprises (ex-médiateur des marchés publics).
Tous les objectifs du contrat de filière, et leurs déclinaisons sous forme de programme d’actions, sont intégrés au Programme national de la forêt et du bois, issu de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, qui sera présenté aux membres du Conseil supérieur de la forêt et du bois le 8 mars prochain.