Face à la Seine, un paysage de forêt tropicale défile sur toute la longueur de façade de la grande galerie d’exposition du plateau des collections de référence, d’où une trentaine de cabanes surgissent, à moitié suspendues dans le vide. Ce long vitrail, d’environ 200 mètres de long sur 9 mètres de haut, est une anthologie de paysages liée aux origines des œuvres. Cette fresque filtre la lumière naturelle pour donner à la grande galerie l‘atmosphère intérieure d’une grotte de découverte.
Un paysage en losanges
Découpée en losanges, la façade vitrée, réalisée par le groupement d’entreprises VMT–SMB, est parcourue d’une grande résille de menuiseries en diagonales croisées, habillées de bois clair de châtaignier qui, avec les images végétales, lui donnent son caractère sauvage.
Sous le bois, les menuiseries sont métalliques et les 1500 pans de verre en forme de losange sont arrivés, filmés dans l’épaisseur de leur feuilletage, numérotés et répertoriés pour prendre leur place exacte dans la composition générale de ce paysage.
Imprimé d’images, le film réfléchissant fait chuter la transmission lumineuse jusqu’à 1%. Avec les 10% de transmission de la façade opposée (brise-soleil inclinables + film), il règne alors à l’intérieur du volume d’exposition une lumière naturelle tamisée (environ 50 lux). Des conditions lumineuses qui permettent aux œuvres, soulignées par des rehauts de lumière, de bien ressortir dans l’espace, mais également de garantir leur préservation. Une mise au point effectuée en collaboration avec le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), à partir d’un logiciel de modélisation des apports de lumière extérieure.
Les 30 boîtes qui sortent en façade constituent un autre dispositif important du parcours muséographique. Habitées de scénographies particulières pour les œuvres, elles constituent des espaces plus intimes en contraste avec le volume unique de la galerie. «Elles sont arrivées très tôt dans le projet: dès qu’on a pris le parti de faire un grand pont sur pilotis, on a décidé d’en ponctuer sa façade par des boîtes », explique Didier Brault (Ateliers Jean Nouvel).
De dimensions variables, plus ou moins larges, hautes et profondes, et d’une dizaine de couleurs différentes, elles sont revêtues extérieurement de panneaux de fibre de bois et de résine, à la surface lisse et au calepinage irrégulier faisant de chaque panneau, sur chaque boîte, une pièce unique.






