La construction et l’énergie portent Vinci

Ces deux activités auront été les principaux moteurs du groupe en 2021, tandis que le pôle concession continuait son rétablissement progressif. Fort de résultats annuels qui dépassent ceux d'avant crise, le groupe se renforce sur le marché de l'énergie avec l'intégration de sa nouvelle entité, Cobra IS. 

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Portrait de Xavier Huillard, PDG de Vinci
Le renouvellement du mandat d’administrateur du PDG de Vinci, Xavier Huillard, est attendu le 12 avril 2022.

« Le nouveau Vinci Construction a tenu toutes ses promesses ». « Une très très belle année pour Vinci Energies, en dépit de retards d’approvisionnement qui ont limité l’activité en fin d’année ». C’est en ces termes élogieux que le PDG du groupe de BTP, Xavier Huillard, a souligné la performance réalisée en 2021 par les entités respectivement dirigées par Pierre Anjolras et Arnaud Grison.

Aux côtés de ces deux pôles, Vinci Immobilier enregistre également de très bons résultats avec un chiffre d’affaires 2021 de 1,611 Md € en croissance de 22,1% par rapport à 2019. La filiale apporte ainsi sa pierre à une année 2021 qui aura vu le chiffre d‘affaires du groupe dépasser celui de 2019 : +3 % à 49,4 Mds€ et générer un cash-flow libre record de 5,3 Mds€.

Des marges en progression

Bien plus que l’année 2020, trop chahutée par le Covid-19 pour être significative, c’est bien le comparatif avec 2019 qui reste le meilleur étalon de la performance de l'entreprise.

Or, par rapport à cette marque, le pôle construction de Vinci a progressé de 4,9 % à 26,282 Mds€ en 2021. En France, où elle a généré 12,8 milliards d’euros, l’activité est restée soutenue sur l’ensemble des métiers des travaux publics et a notamment été portée par les projets du Grand Paris Express. De même, le bâtiment a aussi profité de grandes opérations en région parisienne.

L’international, quant à lui, a bénéficié de la montée en puissance de plusieurs gros contrats, dont deux lots de la ligne à grande vitesse HS2 au Royaume-Uni. Sa part prend même le dessus sur celle du marché domestique avec un résultat de 13,5 milliards d'euros en hausse de 16 % par rapport à 2019. Une tendance « conforme à notre feuille de route stratégique », commente Xavier Huillard avant d’élargir son analyse à la dynamique générale du Nouveau Vinci Construction.

« Globalement, nous notons une montée en régime de nos grands projets et un bon volume de marchés significatifs remportés, mais aussi, et peut être même surtout, un retour des petites et moyennes affaires qui sont déterminantes pour assurer la robustesse de l’ensemble. Cette situation nous permet d’être encore plus sélectif que nous l’étions précédemment et de continuer à travailler sur les marges », a-t-il-expliqué. Des marges en progression puisque le résultat d’exploitation des activités de construction s’établit à 3,7% contre 3,3 % en 2019 et « devrait continuer à progresser », espère le PDG de Vinci.  

L’énergie a le vent en poupe

Autre moteur de cette année 2021, Vinci Energies n’est pas en reste en termes de marges. Il atteint même le niveau de 6,5 %. Le chiffre d’affaires annuel s’élève, lui, à 15,1 milliards d’euros, soit 10 % de plus qu’en 2019. Un bilan, là encore positif, et principalement lié à une croissance organique, mais aussi à des acquisitions de TPE et PME. Une cinquantaine ces deux dernières années qui auront contribué à hauteur de 300 millions d’euros au chiffre d’affaires 2021.

Pas de doute : le marché de l’énergie, et plus encore celui de la transition énergétique, a le vent en poupe. Le rachat par Vinci des activités énergie d’ACS en fin d’année 2021 renommées depuis Cobra IS, en témoigne. Cet ensemble de sociétés qui intervient sur toute la chaîne de valeur des énergies (ingénierie, construction et maintenance) mène également des projets de développement, financement et exploitation d’installations d’EnR. « Ses 450 entreprises locales se consacrent aux petites et moyennes affaires, pour environ 60 % de l’activité. Le reste concerne des projets multi-expertises et davantage intégrés pour des montants unitaires supérieurs à 30 millions d’euros », détaille Xavier Huillard. Entre lignes à très haute tension et sous-station, centrale énergétique de cogénération, platefeorme offshore en provenance de champs eoliens… Cobra IS se positionne sur un marché en pleine accélération et Vinci anticipe que son chiffre d’affaires atteindra 5,5 milliards d’euros en 2022.

Cobra IS, un nouveau pôle pour Vinci

Cobra prend place dans l’organisation de Vinci comme « un pôle à part entière, au même titre que les concessions, la construction ou l’énergie ». Pas de projet de rapprochement de tout ou partie des activités au sein d’une même entité donc. Sa direction générale est assurée par José Maria Castillo Lacabex qui intègre également le comité exécutif de Vinci

Par ailleurs, Vinci compte bien s’appuyer sur Cobra pour s’ouvrir le marché des concessions d’infrastructures de production d’EnR que n'adresse pas à ce jour le pôle. D’où l’accord conclu avec ACS pour créer une co-entreprise, détenue à 51 % par le Français, et disposant d’un droit d’acquérir, à prix de marché, les actifs d’énergie renouvelable développés, financés, construits et raccordés au réseau électrique par Cobra IS. 

Une vision de temps long

Cette décision illustre la volonté du groupe Vinci de consolider un modèle en partie adossé sur des activités de temps long. Mais aussi de préparer l’avenir et l’issue des contrats de concessions autoroutiers en France à l’horizon 2035. « Personne ne peut prédire ce qu’il adviendra de ces actifs. Notre stratégie constante, depuis plus de 15 ans, consiste à nous préparer à cette échéance en développant des activités de concessions sur des métiers qui nous permettent de nous projeter. C’est pour cette raison que nous avons décidé de développer des activités de concession autoroutières hors de France, mais aussi dans l’aéroportuaire avec Vinci Airport. Nous faisons croître nos activités de temps long, à la fois par soucis de cohérence avec notre modèle économique et pour se préparer à un jour où nous pourrions ne plus avoir le même portefeuille de concession autoroutières en France », explique Xavier Huillard.

Le dirigeant continue donc de préparer l’avenir de son groupe et devrait, sauf surprise, être reconduit dans ses fonctions de PDG le 12 avril prochain. Un dernier mandat qui évoluera durant son exercice, puisque, touché par la limite d’âge établit à 70 ans, Xavier Huillard cédera la direction générale et conservera la présidence du groupe. Un événement qui pourrait intervenir en avril 2025 à l’occasion de l’approbation des comptes du groupe.

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