« Habituellement, un professeur charismatique attache son nom à une chaire. Dans le cas de la géothermie profonde à Strasbourg, le projet émane d'un pool d'experts en majorité extérieurs à l'université », explique Jean Schmittbuhl, directeur de recherche à l'Institut de physique du globe de Strasbourg. Exploité par un groupement européen d'intérêt économique (GEIE) au sein duquel le groupe ES joue le rôle de cheville ouvrière, le pilote de Soultz-sous-Forêts (Bas-Rhin) a catalysé la rencontre entre industriels et universitaires, au cours des vingt dernières années : « Nous y avons accueilli plus de 50 thésards, dont plus de 10 issus de l'université de Strasbourg», témoigne Albert Genter, coordinateur scientifique du GEIE.
Trois diplômes dès la prochaine rentrée universitaire
La rencontre du 4 avril a offert l'occasion à Jean-Jacques Graff, directeur général d'ES Géothermie, de résumer les étapes franchies dès 2003 : abandon de la filière des roches chaudes sèches et de la technique de fracturation hydraulique, au profit de l'exploitation de boucles d'eau chaude, à une profondeur inférieure à 5 000 m. Bernard Kempf, directeur du développement d'ES, détaillera les investissements en cours à Rittershoffen pour le groupe Roquette Frères, et en projet à Mittelhausbergen, Illkirch-Graffenstaden et Wissembourg, suite aux permis exclusifs de recherche délivrés en juin dernier par le ministère de l'Ecologie.Dans les huit ans, la mise en place du laboratoire d'excellence (Labex) approfondira le partenariat entre ES et l'UdS. Dès la rentrée 2014, trois diplômes structureront la nouvelle offre de formation initiale et continue. La consolidation des compétences locales s'inscrit dans une logique de réseau, avec les universités de Neuchâtel, Zurich et Karlsruhe. A l'échelle nationale, Strasbourg compte sur le croisement de ses recherches appliquées avec celles du pôle de compétitivité Avenia, basé à Pau et actif dans les géosciences pour l'énergie et l'environnement.