C'est dans un contexte très favorable que s'ouvre à Paris-Villepinte le 24 avril le salon Intermat. Cette exposition mondiale qui attend 200.000 visiteurs venus de 160 pays va pendant quelques jours battre au rythme d'un marché mondial des matériels en pleine croissance. A lui seul le marché français des matériels de BTP affiche une progression de 14% en 2005. Quatre matériels ont battu leur plus haut niveau historique: les chargeuses sur pneus, les pelles sur chenilles, les pelles sur pneus et surtout les mini-pelles: 8600 ont été vendues en 2005 contre 2500 dix ans plus tôt.
Et le marché va rester bien orienté en 2006 comme le montre le sondage exclusif réalisé par Pro-BTP pour le Moniteur auprès des entreprises de travaux publics et de gros œuvre (à lire dans le numéro du 21 avril).
Outre la mesure de la santé économique d'un secteur, une grande exposition comme Intermat est aussi et surtout l'opportunité de découvrir les grandes tendances technologiques qui vont modifier le travail sur chantiers. Les constructeurs profitent de l'évolution des obligations légales en matière d'émissions polluantes, d'émissions sonores et d'exposition aux vibrations pour renouveler leur gamme en profondeur. On note aussi l'arrivée des machines "intelligentes" apportant grâce à l'électronique une meilleure productivité mais aussi de meilleures conditions de travail.
Cette évolution technologique doit être encouragée et accélérée. Elle dépasse le strict respect de la réglementation et de la course à la productivité. La mécanisation constitue un formidable pouvoir d'attraction auprès de la jeune génération qu'on peine à recruter. Les jeunes sont plus sensibles que leurs aînés au respect de l'environnement et à la sécurité dans le travail.
Quant à l'électronique… nul doute de l'image positive d'une profession qui propose à ses nouveaux entrant de piloter des engins avec un joystick dans une cabine climatisée. Il n'y a pas que les machines qui ont le droit d'être intelligentes.
Patrick Piernaz est rédacteur en chef du "Moniteur"
