Les débats entamés à l’Assemblée nationale lundi 24 juin sur le projet dit «loi consommation» font craindre à la fédération des grossistes en matériel électrique une remise en cause des positions défendues avec la CGI sur les délais de paiement. Au terme de plusieurs mois de travail avec Bercy, la distribution avait obtenu un accord de l’administration sur le principe d’un délai de paiement de 45 jours net à compter de la facture récapitulative. "Le rapporteur du projet de loi, Razzi Hammadi, a déposé un amendement pour les achats de produits et matériaux destinés à la construction pour les entreprises du bâtiment instaurant un délai de 60 jours maximum pour ces factures périodiques", note Richard Chéry. Ce dernier pour avoir participé à la mise en place des accords dérogatoires sur les années 2009-2010 et 2011 prend cette mesure comme une remise en cause de la LME :"nous risquons donc de repartir vers des délais, au final, de 90 jours avec nos clients. Si cette mesure restait en l’état nous nous battrons pour que toute la chaîne amont et aval soit remise en cause ".
Autre sujet de vigilance pour le président de la FGME : les Certificats d’Economie d’Energie. Selon lui, certains protagonistes du débat de la future loi sur la transition énergétique, seraient tentés de faire entrer la distribution professionnelle dans la liste des obligés concernant l’émission des CEE. "Une obligation transversale des distributeurs grossistes professionnels du bâtiment n’a pas de sens économique et il est contradictoire de vouloir soumettre notre profession à une taxation sur le principe du pollueur / payeur alors même que celle-ci exerce un rôle charnière dans le dispositif pour atteindre les objectifs fixés par le législateur. De plus Le coût administratif des CEE serait insupportable pour nos entreprises", affirme Richard Chéry. Par ailleurs, la fédération dénonce des "lenteurs administratives" dans l’agrément de certaines solutions électriques ouvrant droit aux CEE.
Une année 2013 difficile
Conclusion de Richard Chéry : "Etant donnée la charge fiscale qui grève continuellement les comptes d’exploitation de nos adhérents, les difficultés grandissantes à gérer nos besoins en fond de roulement (BFR), le fort recul de la construction neuve et des mises en chantiers, nous sommes particulièrement inquiet". Les résultats du secteur pour le premier semestre confirme pour le moins les alertes de la FGME. «Notre activité affiche une baisse de 5,5% sur le premier semestre, annonce Richard Chéry. D’autant que pour le secteur électrique s’additionnent la crise de la construction neuve dont les pleins effets se feront sentir en 2014 pour le second œuvre technique, les variations négatives de ces dernières semaines du prix du cuivre deviennent préoccupantes pour la valeur du chiffre d’affaire câbles et enfin le ralentissement notoire du marché de la rénovation, que "personne n’avait vraiment anticipé à ce niveau-là", souligne Richard Chéry.
Ainsi, même si le second semestre 2013 bénéficie d’un effet positif du semestre de référence (second semestre 2012) sur lequel l’effet de la crise s’est ressenti dès le mois d’août, le président de la FGME n’est pas optimiste et ce ne sont pas les nouveaux produits qui viendront compenser le manque de volumes qui entraîne une pression forte sur les prix quels que soient les canaux de vente avec pour conséquence une baisse inquiétante des marges et de tabler sur une année 2013 en baisse de -6% à -7%.