Entre 1995 et 2003, le patrimoine des ménages français a augmenté de 82%, atteignant 6.351 milliards d'euros à cette date, une progression qui s'explique essentiellement par la hausse des prix de l'immobilier, selon une étude de l'Insee parue vendredi.
Fin 2003, le patrimoine national, défini comme celui des résidents sur le territoire, s'élevait à 8.244 milliards d'euros. Les ménages en détenaient alors 77%, soit 6.351 milliards, selon l'Institut national de la statistique.
Entre 1995 et 2003, le patrimoine national (détenu par les ménages, entreprises et administrations) a augmenté de 73% alors que le produit intérieur brut ne progressait que de 33%. Les trois quarts de cette hausse s'expliquent par l'augmentation de la valeur des terrains bâtis et des logements.
Les terrains représentent en effet 35% du patrimoine national, les logements 32% et les autres bâtiments et ouvrages de travaux publics 17%, le reste étant constitué par les machines et équipements, les stocks et les actifs incorporels (brevets, fonds de commerce...).
Sur la période 1995-2003, la valeur du patrimoine des seuls ménages a progressé de 82% et représentait fin 2003 plus de six années de revenu disponible brut contre 4 années et demi sur la période 1995-1997.
Cette évolution a coïncidé avec une augmentation du nombre de ménages payant l'impôt de solidarité sur la fortune, qui atteignait presque 300.000 foyers fin 2003, soit 70% de plus qu'en 1995.
La hausse de la valeur du patrimoine des ménages s'explique aux trois quarts par celle des prix de l'immobilier qui a fait exploser la valeur des biens que possédaient déjà les Français en 1995.
Pour le quart restant, l'évolution provient essentiellement d'investissements immobiliers réalisés après cette date, qui se sont avérés très profitables au vu du boom des prix dans ce secteur, ainsi que de la progression de la valeur des actifs financiers.
Au total, entre 1995 et 2003, la valeur des actions a été multipliée par 2,5 tandis que le prix de l'immobilier a progressé d'environ 80%, mais le second phénomène a joué plus fortement que le premier sur l'enrichissement des ménages, compte tenu du poids de l'immobilier sur leur patrimoine, note l'Insee.