Venus du Vietnam, du Brésil, de Côte d'Ivoire ou encore du Maroc, les étudiants étrangers représentent à ce jour un quart des effectifs étudiants de l’ESTP, Grande école d’ingénieurs de la construction. Dans le cadre de la stratégie visant à renforcer son positionnement à l’international, l’établissement ambitionne d’atteindre 30 % à l’horizon 2030.
Faire davantage appel aux ressources locales
L’enjeu ? « Pouvoir compter sur des ingénieurs étrangers formés à la française, afin de répondre à la demande d’employeurs qui diversifient leurs recrutements, mais aussi d’entreprises françaises implantées à l’international qui souhaitent diminuer le nombre de leurs salariés expatriés, et faire ainsi davantage appel aux ressources locales », développe Sophie-Caroline Huisman, directrice des partenariats et des projets internationaux. Il s’agit également de prendre en compte les besoins ponctuels d’autres sociétés pour des chantiers liés à des projets à l’étranger. « Un collaborateur natif du pays concerné, dont il parle parfaitement la langue et connaît les pratiques sur le terrain, sera le mieux placé pour encadrer une équipe de compagnons embauchés sur place », rappelle Sophie-Caroline Huisman.
De leur côté, les étudiants étrangers, « qui ont une approche très technique et axée sur la théorie, viennent chercher en France les travaux pratiques et l’accès aux laboratoires que nous proposons, ainsi que les stages réalisés dans les entreprises de la construction ». Ils sont en particulier intéressés par la filière civil engineering, cycle d'ingénieur de trois années dont les cours sont dispensés en Anglais.
Nouveaux partenariats au Maroc et au Brésil
L’ESTP mise notamment sur le renforcement des liens tissés avec certains de ses partenaires académiques internationaux, au nombre de 110 à ce jour. Exemples : la mise en place de doubles diplômes avec la Haute Ecole de la Province de Liège (HEPL) en Belgique et Chongqing University en Chine. Il est aussi question de nouer de nouveaux partenariats avec, entre autres, l’École nationale supérieure des Mines de Rabat au Maroc et l’Universidade Tecnológica Federal do Paraná (UTFPR) au Brésil.
Les étudiants étrangers étant aujourd’hui majoritairement présents sur le campus francilien de Cachan, « nous souhaitons donner une coloration plus internationale à nos antennes régionales », reprend Sophie-Caroline Huisman. Si l’inauguration de celle d’Orléans (Loiret) remonte seulement à la rentrée 2023, « à Dijon (Côte-d’Or), nous avons par exemple déjà accueilli en stage des étudiants américains de Texas A&M University, qui sont attirés par nos travaux sur la Smart city ».
L’ESTP souhaite donc aller plus loin. « Dans la perspective d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’idée est de privilégier des mobilités transfrontalières », pose la directrice. Par ailleurs, un Bachelor à vocation internationale devrait ouvrir ses portes à Orléans en 2025 ou 2026.
Programmes délocalisés à l’étranger
En septembre dernier, quelque 250 étudiants étrangers ont rejoint les bancs de l’école. Si les chiffres définitifs pour la rentrée prochaine ne sont pas encore connus, « le pourcentage prévisionnel d’élèves internationaux oscille entre 26 et 27 % », évalue Sophie-Caroline Huisman.
Autre axe de la stratégie de l’école : le déploiement de cursus dans des établissements situés dans des pays confrontés à des besoins majeurs en expertise dans le domaine de la construction. « Il est moins onéreux de créer des formations locales que de faire venir des étudiants en France », relève la directrice des partenariats et des projets internationaux.
Après la mise en place d’un bachelor « Manager de projet immobilier » développé par l'ESTP et l’école de management sénégalaise BEM Dakar, « nous envisageons d’en développer un nouveau pour former des techniciens dans le management intermédiaire : chef d’équipe, chef de chantier », livre Sophie-Caroline Huisman. Le lancement d’un bachelor en Côte-d’Ivoire, où l’ESTP collabore déjà avec le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, figure également parmi les projets de l’école.