L’ESITC Metz, une trentenaire solide sur ses bases

Créée en 1992 dans le mouvement de déconcentration de l’enseignement supérieur, l’école d’ingénieurs de la construction en Moselle a grandi en taille sans perdre le lien avec le territoire régional qui a motivé son implantation et favorisé son essor. Elle célèbre son anniversaire ce 25 mai, à la fin de l’année scolaire qui marque ses 30 ans.

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L’Ecole supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction (ESITC) Metz (Moselle)
’école est implantée depuis son origine dans le Technopôle en périphérie de Metz.

L’Ecole supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction de Metz fête ses 30 ans ce 25 mai. L’ESITC a traversé le temps avec forcément des mutations, mais avec le sentiment d’avoir cultivé sans relâche les cinq « fondamentaux d’identité » que lui attribuent son directeur (depuis l’origine) Marcel Poinsignon et son directeur adjoint (élève de la toute première promotion !) Vincent Demaret : « Autonomie d’action, proximité du territoire, jeu collectif, esprit d’entreprise dans la culture du BTP, communauté à dimension humaine ».

Marcel Poinsignon (à gauche) et Vincent Demaret, respectivement directeur et directeur adjoint de l'ESITC Metz
Marcel Poinsignon (à gauche) et Vincent Demaret, respectivement directeur et directeur adjoint de l'ESITC Metz Marcel Poinsignon (à gauche) et Vincent Demaret, respectivement directeur et directeur adjoint de l'ESITC Metz

Dotée de sa propre gouvernance distincte des autres établissements de formation supérieure y compris ses homologues les ESITC de Paris-Arcueil et Caen(1), l’école messine peut justifier de multiples manières son ancrage dans son territoire. Par sa genèse même : « Elle a été l’un des maillons de la création d’un pôle d’enseignement supérieur à Metz voulu par Jean-Marie Rausch son maire à l’époque, lorsqu’il s’agissait de tourner la page du glorieux passé sidérurgique », rappellent ses deux dirigeants.

Régionale, l’ESITC l’est incontestablement, et au sens administratif strict, de par sa zone de recrutement actuelle, 80 % des élèves venant du Grand Est. Elle l’est aussi dans ses débouchés, même si dans son cas, il convient d’élargir le thème de « régional » aux zones frontalières de Suisse et surtout du Luxembourg… parfois au grand dam d’employeurs côté français qui voient les talents céder aux sirènes de ces pays aux salaires généreux. « Nous continuons de répondre pleinement à l’une des vocations d’origine qui était de satisfaire au besoin, alors émergent, d’ingénieurs opérationnels dans les entreprises, de travaux publics d’abord et rapidement du bâtiment aussi », précise Vincent Demaret. « Quelque 98 % de nos 1350 anciens continuent aujourd’hui à travailler dans le BTP », ajoute Marcel Poinsignon.

Débouché garanti dans les 3 à 6 mois… ou avant le diplôme

La « pénurie d’encadrants » observée à l’échelle de l’ESITC Metz à partir du début des années 2000 a propulsé le taux d’emploi à des sommets auxquels ils se maintiennent : les dirigeants de l’école évaluent à deux tiers la proportion d’élèves qui trouvent un poste avant même leur sortie et « à 100 % hors exception ponctuelle » ceux qui sont en fonction trois à six mois après l’obtention du diplôme.

Le « jeu collectif », quant à lui, s’incarne dans les multiples partenariats noués avec les établissements voisins dans des disciplines connexes : à Nancy, l’Ecole nationale supérieure de géologie, le laboratoire Lemta en énergies et matériaux ou l’IUT génie civil, à Metz, l’Ensam (Arts et métiers) et l’école d’ingénieurs généraliste Enim, ou encore l’Institut luxembourgeois de sciences et technologies (List pour Luxembourg Institute of science and technology).

Place à la permaculture

La « communauté » a grandi. De 38 élèves en 1993, l’effectif est passé à 325, soit une cinquantaine de diplômés par année (cursus de cinq ans) et 75 (25 par an) dans la formation par apprentissage lancée en septembre 2019. Ces chiffres ne rendent pas l’établissement pléthorique pour autant. Celui-ci s’est aussi féminisée : les deux étudiantes qui faisaient figure d’intruses dans la première promotion ont fait place à une soixantaine en 2022-2023. L’ESITC Metz est parvenue à une proportion de 21 % de filles, qui s’est stabilisée au demeurant depuis cinq ans environ. « Les différentiels qui pouvaient exister par le passé, en termes de profil de postes à la sortie notamment, ont largement disparu. Nos diplômées sont tout autant des ingénieures travaux de terrain que les garçons », relate Vincent Demaret.

La promotion 2022-2023 de l'ESITC Metz
La promotion 2022-2023 de l'ESITC Metz La promotion 2022-2023 de l'ESITC Metz

La constance des axes directeurs se conjugue avec la nécessaire adaptation aux enjeux prioritaires au fil du temps. En toute logique, aujourd’hui « les évolutions dans notre offre de formation portent sur la transition écologique et les matériaux biosourcés, le numérique, ou l’entrepreneuriat notamment », expose Grégoire Guérandel, responsable pédagogique. Dans l’ESITC Metz des années 2020, il est question du BIM – réorienté à la rentrée prochaine « vers sa dimension gestion/conduite de projet plus que sur le seul outil technique » - de gestion et management à travers un parcours entrepreneurial dès la deuxième année, et de notions guère imaginables dans les débuts comme les fresques du climat et la permaculture.

Soirée de témoignages

La soirée des 30 ans, le 25 mai 2023, dans la superbe salle culturelle de l’Arsenal à Metz, tracera les traits d’union entre passé et présent. Outre les élus, la parole sera donnée à une « mémoire » de l’école, Jean Michelet qui fut l’un des moteurs de sa création en tant que président alors de la commission formation de la FFB de Lorraine. Huit anciens élèves, devenus conducteurs de travaux ou dirigeants d’entreprises et d’établissements, échangeront ensuite avec une enseignante et deux élèves actuels. Entretemps, deux entreprises lorraines d’envergure nationale à leur échelle respective exprimeront leurs liens forts avec l’ESITC Metz, à commencer par la « ressource » qu’elle constitue pour leurs embauches d’encadrants : l’entreprise générale Demathieu Bard Construction représentée par son directeur délégué des ressources humaines François Barthélémy, et la PME familiale de charpente-couverture Le Bras Frères par la voix de son dirigeant Julien Le Bras.

(1) Celle-ci ayant été rebaptisée Builders Ecole d’ingénieurs en 2022

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