Des responsables et chefs d'entreprises afghans ont plaidé mardi à Paris pour un accroissement des investissements français privés en Afghanistan, dans les secteurs jugés porteurs comme le BTP.
L'Afghanistan se reconstruit après des années de guerre et attend "davantage" d'investissements de la part des entrepreneurs français, a souligné l'ambassadeur d'Afghanistan en France Zalmai Haquani, accompagné d'une délégation d'entrepreneurs à la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.
Le pays a modifié ses législations en matière d'investissements et a grand besoin des capitaux privés de l'étranger, a-t-il insisté en encourageant les entreprises françaises à venir dans son pays.
"Les Portugais vont dépasser la France" par leur présence économique dans le pays, s'est-il étonné.
L'Afghanistan connaît une forte croissance économique, en moyenne de 17% par an ces dernières années, a rappelé pour sa part le gouverneur de la Banque centrale afghane, Noorullah Delawari. Le PIB se situe toutefois à un niveau très bas, de l'ordre de 6 milliards de dollars en 2004-2005.
Le pays importe de nombreux biens de consommation courante ou des matériaux de construction, comme le ciment, qu'il pourrait fabriquer lui-même, a estimé le gouverneur. "Nous avons les matières premières et la main d'oeuvre" nécessaires, a-t-il dit.
Le secteur du BTP est particulièrement porteur dans un pays où "toutes les infrastructures ont été détruites", a insisté le chef de la mission économique française de Kaboul, Jean-Philippe Quercy. Il existe des opportunités pour la construction des routes ou le développement de chemins de fer, encore inexistants, mais aussi dans l'eau et l'électricité, a-t-il détaillé.
Un cadre légal protecteur, avec notamment le vote d'une loi sur les investissements, et des taux de prélèvements obligatoires relativement faibles rendent attractif ce pays de 22 millions d'habitants, a-t-il fait valoir.
La sécurité des personnes se situe à un niveau acceptable, malgré les 1.600 personnes tuées dans des violences l'an dernier, selon les responsables afghans. Mais "les hommes d'affaires doivent se monter discrets" en dehors de Kaboul, a admis M. Quercy.
Avec AFP