L'abécédaire de l'immeuble parisien des années 1950 : G comme… gradins

Dans le cadre de l'exposition "Paris 1950, un âge d'or de l'immeuble" (16 septembre-7 novembre 2010), le Moniteur.fr et le Pavillon de l'Arsenal vous invitent à parcourir l'alphabet architectural et technique de l'habitat collectif du milieu du XXe siècle. Aujourd'hui : G comme... gradins.

Image d'illustration de l'article
Immeubles de logements à Paris 16e (34-36, rue du Ranelagh), par l'architecte Yves Colmet Daage, bâti entre 1952-1957.

Comme le gratte-ciel new-yorkais après la loi zonière de 1916, comme l'immeuble barcelonais après le règlement de 1947, l'immeuble parisien issu du règlement provisoire de 1950 est, en premier lieu, identifiable par la disposition de ses étages supérieurs en gradins. Au vu de ce qui, dans la décennie écoulée, s'est construit dans Paris, la spécificité de ce règlement tient en effet dans ces deux dispositions inscrites à l'article 21 : pour la plupart des cas, la verticale du gabarit est égale à la largeur effective de la voie (H=L), tandis que l'oblique peut s'élever jusqu'au plafond dont la hauteur est fixée par le plan d'aménagement de l'îlot.

Une rue étroite ne pourra plus, par conséquent, être bordée d'immeubles de sept étages à l'aplomb. C'est ainsi le Paris rêvé par Henri Sauvage dans les années 1910-1920 qui devient possible : la rue n'est plus la cuvette sombre dénoncée par le théoricien des immeubles à gradins, les retraits autorisés permettant la création de trois ou quatre étages en terrasse. Cette nouvelle donne se répercute en effet immédiatement sur de nombreuses réalisations. Dès lors, il n'est plus de quartier où l'on ne voie se développer ces immeubles à deux visages, l'un visible, l'autre disparaissant progressivement. Pour des raisons de prospect, certains immeubles sont également traités en gradins côté cour, ce qui accentue leur forme pyramidale, ou bien sur les côtés, voire en angle. Ces retraits successifs par rapport à l'alignement permettent alors la création de "cascades" de terrasses.

Texte extrait du catalogue de l'exposition "Paris 1950, un âge d'or de l'immeuble" (Editions du Pavillon de l'Arsenal, 247 pages, 27 euros), dont la conception scientifique est signée Simon Texier, maître de conférences à l'Université Paris-Sorbonne.

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