Jean-François Dutilleul, président du directoire de Rabot Dutilleul : «Nous visons toujours le milliard d'euros d'activité pour 2014»

Le groupe nordiste continue de croître malgré la crise. Son patron, Jean-François Dutilleul, livre au « Moniteur » sa stratégie, ses ambitions de croissance et quelques pistes pour sa succession.

Image d'illustration de l'article
Jean-François Dutilleul, président du directoire de Rabot Dutilleul

Nous n’avons jamais relâché l’effort, et si nous maintenons de bons résultats, c’est le fruit de la pugnacité des collaborateurs dans un contexte de compétition très dure. Actuellement, nous constatons une embellie du marché immobilier, assis sur des besoins de logements non satisfaits. La politique de soutien à la construction de logements est vitale pour la profession.

La politique ambitieuse de développement de Rabot Dutilleul est-elle maintenue ?

Bien sûr, nous poursuivons notre expansion nationale et maintenons notre objectif d’atteindre 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2014. L’année 2010 fut une année de stabilisation à 650 millions d’euros, mais surtout de redressement de notre résultat opérationnel à 3,9 %, grâce à une politique de sélectivité des affaires. La part de la construction a légèrement baissé en raison des tassements des marchés belges et polonais dans le bâtiment. Pour 2011, nous prévoyons une reprise, avec un chiffre d’affaires global de 770 millions d’euros, porté notamment par le rebond de la construction en France.

Oui, notre filiale de promotion, Nacarat, multiplie les implantations en France. Mais aussi les contractants généraux de Gerim. Ils ont naturellement un coup d’avance sur l’activité construction qui avance à un rythme moins rapide. Il y aura donc des nouvelles implantations en 2011 et 2012. Nous ouvrons une agence de promotion à Bordeaux, et nous sommes déjà appelés à Montpellier. À peine l’agence de Marseille est-elle ouverte qu’on nous demande de regarder dans le Var.

Je me satisfais pleinement de la nouvelle organisation opérationnelle et des résultats de Nacarat qui parvient à tirer le meilleur de chacune de ses anciennes entités, que ce soit Palm, pour la réactivité dans la production, Sedaf et son positionnement haut de gamme et BCI pour son intégration sur les marchés de Paris et Lyon.

Nous avons été très prudents sur les opérations, en édictant des règles strictes de qualité et de faisabilité des opérations. Nous avons désormais 350 opérations en portefeuille que nous pouvons sortir en fonction de la capacité du marché à les absorber et de la nôtre à les produire.

Nous nous construisons une expérience et une expertise dans ce domaine, à travers nos récents succès, comme un lycée en Lorraine, mais aussi quelques échecs, comme les prisons belges. C’est un marché où les acteurs se forgent une réputation sur la durée. Un PPP, cela doit être parfaitement encadré, obéir à des règles strictes. J’espère que le déroulement de certaines grandes opérations particulières, à l’exemple du Canal Seine Nord, ne décevront pas les attentes légitimes de la commande publique.

Oui, et j’espère annoncer avant l’été une acquisition majeure, qui va plus que doubler le chiffre d’affaires de cette activité en la portant à 30 millions d’euros. C’est un axe important de notre développement, car il permet une activité récurrente et de soutien aux PPP. Nos clients nous demandent de nous engager pour longtemps et surtout de garantir une performance. Sur la durée d’un PPP, la valeur de la maintenance peut dépasser celle de la construction. Et la BBC n’existe que si l’on peut la mesurer et la garantir. C’est justement le métier de Sitex.

C’est indispensable pour donner un nouveau souffle au quartier d’affaires. Les nouveaux et rares programmes lancés se remplissent plus vite qu’ils ne se construisent. Il y a des besoins et je plaide pour que l’on relance de grands projets symboliques à Lille. C’est le moment de lancer des beaux projets.

En effet, la région s’est bien mobilisée pour soutenir le projet, en faisant notamment valoir que c’est en portant des grands projets que l’on relance l’économie, mais aussi que la France a besoin de relier l’Ile-de-France au réseau des grandes métropoles par le transport fluvial. Notre région a besoin de ce canal. Notre économie est en essor malgré les difficultés, et ce projet est soutenu par tous les décideurs de la région, économiques et politiques, quelles que soient leurs opinions par ailleurs.

Oui, ce n’est pas un sujet tabou ! Les branches ont vu apparaître de nouveaux leaders talentueux. Jean-Pierre Sternheim qui dirige la branche construction prépare sa succession avec Gilles Dupont. La branche promotion réunie derrière Patrick Baillœul est pilotée par Jean-Claude Devaux et deux jeunes, mon fils François Dutilleul et Philippe Cayol. En 2014, il aura une nouvelle gouvernance au niveau du groupe, qui mêlera harmonieusement comme aujourd’hui des éléments familiaux et non familiaux. Notre organisation, sous forme de directoire et conseil de surveillance, permet des décisions collégiales et toujours à l’unanimité.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !