Jacques Chanut : "L'Opco est là pour remplacer le CCCA-BTP"

Jacques Chanut, président de la FFB, répond aux prises de position de la Capeb et de la CFDT suite à l'ouverture des négociations, le 22 mai dernier, sur le financement de l'apprentissage.

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Jacques Chanut a reçu le Moniteur.

« Nous ne sommes ni à l’origine de la loi du 5 septembre 2018 (sur la liberté de choisir son avenir professionnel,), ni de la création des OPCO ou de France Compétences (l’Autorité nationale de régulation et de financement de la formation professionnelle et de l'apprentissage) ! ». 

La réaction de Jacques Chanut, président de la FFB, intervient dans le climat pour le moins tendu de l’ouverture de la négociation de branche sur le financement de l’apprentissage et de la formation professionnelle dans le BTP. C’est dans ce contexte que la FFB et la FNTP ont émis une proposition – aussitôt dénoncée par la Capeb côté patronal et la CFDT et la CGT côté salariés – d’une cotisation spécifique abondant directement l’Opco de la construction et non plus le CCCA-BTP et son réseau de CFA.

Ne pas multiplier les interlocuteurs

Le président de la FFB, qui « trouve dramatiques et inquiétantes ces alliances contre nature », estime qu’on ne peut faire l’économie d’un certain nombre d’interrogations en matière d’apprentissage et de formation professionnelle.

« Alors que l’Opco de la construction est là pour remplacer le CCCA-BTP, veut-on multiplier les couches d’intervention pour maintenir à tout prix en place des structures ? Posons nous les bonnes questions ! Les entreprises sont-elles satisfaites de la qualité de la formation continue ou de la quantité d’apprentis formés ? Non ! Que doit-on faire ? Surtout ne rien changer ou plutôt adapter l’outil pour le rendre plus souple et plus efficace ? Je ne vois pas l’intérêt de maintenir une telle structure. L’enjeu est que l’ensemble des TPE – qui sont, je le rappelle, majoritaires à la FFB – puisse bénéficier de baisse de cotisations tout en obtenant un meilleur service ».

Face à la crainte exprimée par la Capeb de voir la  formation professionnelle délaisser certains métiers et territoires, Jacques Chanut abonde : « C’est une préoccupation que je partage, mais c’est bien pour cela que l’on veut réadapter les outils de la formation en les rendant plus simples ! Il s’agit de concentrer des moyens de péréquation et de justifier notre réactivité face à la demande des entreprises, par exemple, en tissant des liens entre le tissu local et des CFA. Plutôt que de contraindre dix couvreurs à de longs déplacements pour se former, imaginons des CFA sans murs pour les accueillir pendant la durée nécessaire. Il nous faut pousser certains murs intellectuels dans une enveloppe financière désormais contrainte, et non pas s’obstiner à orienter les fonds vers des structures qui n’ont pas prouvé leur pleine utilité. L’enjeu c’est de trouver et de former des jeunes, pas de défendre des chapeaux à plumes ! »

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