Les salariés du CCCA-BTP réagissent vivement aux propos de Jacques Chanut

Le secrétaire du CSE du CCCA-BTP André Jorquera a contacté la rédaction du Groupe Moniteur suite à la prise de position du président de la FFB sur le CCCA-BTP, dans le cadre de la négociation en cours sur le financement de l’apprentissage.

André Jorquera, secrétaire du CSE du CCCA-BTP
André Jorquera, secrétaire du CSE du CCCA-BTP

« La lecture des propos tenus par M. Chanut ce matin, sur le site du Moniteur, a fait réagir de nombreux salariés du CCCA-BTP. Personne ne conteste la nécessité d’une réforme, mais que cela n’empêche pas de nous traiter avec considération.

Il est faux d’affirmer, comme le fait Jacques Chanut, que les entreprises ne seraient pas satisfaites. Le CCCA-BTP a développé des baromètres – qui d’ailleurs nourrissent les travaux de la FFB – démontrant que les entreprises accueillant des apprentis sont globalement satisfaites de leur niveau de compétences, et que les apprentis sont eux aussi satisfaits de la formation reçue. Plutôt que de mettre en cause le CCCA-BTP, la FFB devrait veiller à faire appliquer dans ses rangs les principes qu’elle défend au niveau national. Si les entreprises recouraient moins au travail détaché, il y aurait plus de places pour nos apprentis. Et si la charte, signée par la FFB, sur la formation obligatoire des maîtres d’apprentissage en entreprise était appliquée partout, la formation des jeunes en sortirait renforcée.

Tuer le CCCA-BTP comme entend le faire la FFB, c’est tuer l’ensemble d’un réseau. Les outils mutualisés que nous mettons en place, autour par exemple du e-learning ou du livret numérique d’apprentissage, seraient impensables au niveau d’un seul CFA. Par ailleurs, le CCCA-BTP forme l’ensemble des formateurs de son réseau, une approche qui n’existe pas dans les CFA tenus, par exemple, par les Chambres de commerce et d’industrie. Si le CCCA-BTP disparaissait, tout ce qui a été mis en place depuis 75 ans s’arrêterait, y compris la formation continue des formateurs et la mise à jour de leurs connaissances professionnelles. Or, contrairement à l’industrie où l’employeur achève la formation en interne, le bâtiment a besoin d’opérateurs beaucoup plus autonomes, maillons essentiels de la performance, notamment thermique, qui repose en grande partie sur la qualité de mise en œuvre.

La réforme de 2018 ouvre la voie à un système plus libéralisé, et le CCCA-BTP peut tout à fait s’y adapter tout en continuant à jouer son rôle de péréquation nationale, qui assure l’existence de formations à tous les métiers du bâtiment et partout en France. Sans cette fonction-clé, les petites entreprises dans les zones rurales ne trouveront plus les jeunes pour les rejoindre.

Alors oui, réformons le CCCA-BTP, mais sans violence ni insultes.»

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