Comment envisagez vous la reprise des chantiers Oppidéa dans l’agglomération toulousaine ?
Nos vingt chantiers en cours dans l’agglomération se sont figés dès l’annonce du confinement. Depuis, le fameux guide publié par l’OPPBTP a posé un certain nombre de règles.
Néanmoins, toutes n’ont pas été fabriquées avec les maîtres d’ouvrage et la sécurité des compagnons reste la priorité. Nous sommes à pied d’œuvre avec tous nos coordonnateurs SPS pour élaborer de nouveaux plans généraux de construction. C’est sur cette base que chaque entreprise met en place son propre plan de prévention.
En ce moment nous faisons le tour de piste des entreprises et des projets pour mesurer la capacité de chacun en main d’œuvre, dotation d’EPI, disponibilité de matériaux.
Avez-vous déjà identifié des phases ou des types de chantiers plus faciles à reprendre ?
A ce stade, il n’y a pas de chantier prioritaire ou non prioritaire. L’idée c’est que tout ce qui peut redémarrer redémarre, pour faire tourner la machine et que nos entreprises restent en vie. Les chantiers de catégorie 3, dans lesquels une seule entreprise intervient, seront bien sûr plus faciles à reprendre. A condition de disposer des équipements de protection individuelle pour les ouvriers.
Mais, même dans ce cas, les difficultés se multiplient sur le terrain. C’est le cas à la Cartoucherie, pour le chantier de la tour bois construite par Icade. L’entreprise serait prête à redémarrer, elle fonctionne en circuit court avec Pyrénées Charpentes située à Tarbes pour la fourniture du bois. Mais nous avons un problème de logistique, il est impossible en ce moment de loger les compagnons dans les conditions habituelles à l’hôtel.
Même chose avec Eiffage, prête à redémarrer la construction d’un parking dans le même quartier. Tout est bloqué car l’usine de préfabrication est à l’arrêt et il n’y a rien de pire qu’une équipe qui attend les matériaux.
A ce stade, j’ai identifié trois chantiers sur vingt qui pourraient redémarrer d’ici une dizaine de jours mais les choses évoluent tous les jours.
Qu’en est-il des chantiers du MEETT, qui était pratiquement livré et de celui Grand Matabiau, tous deux portés par votre filiale Europolia ?
Pour le MEETT c’est un vrai coup dur car la première phase des halles d’exposition avait déjà été réceptionnée et nous étions en période de levée de réserves. Quant au centre de convention, il devait être livré le 1er avril. Tout est à l’arrêt pour ce chantier qui mobilise 70 entreprises et nous cumulons des problèmes d’approvisionnement puisque nous attendons un rideau coupe-feu qui vient d’Italie. Nous sommes donc sur le pont pour mettre en place un nouveau PGC qui permettra de reprendre en limitant au maximum les situations de co-activité. La tâche est complexe.
Pour Grand Matabiau, les démolitions qui étaient programmées plus tard dans l’année ne sont pas impactées. L’enjeu actuel est le chantier de voirie en cours devant le parvis historique de la gare. Le fond de forme de la chaussée devait être entièrement purgé et ceci nécessite cinq jours de fermeture de la voie. La période de confinement pourrait être propice à la reprise de ce chantier, mais sous réserve que tous les concessionnaires gaz et électricité soient opérationnels, nous étudions cela.
Vous évoquez le souci de survie des entreprises dans le contexte actuel. Votre plan de cession annoncé pour 2020 est-il maintenu à ce stade ?
Oui nous sommes dans la bienveillance absolue et d’ailleurs nous avons fait établir des situations de paiement dès l’annonce du confinement, afin de payer les entreprises et maîtres d’œuvres début avril pour un montant total de 8 millions d’euros réparti entre Europolia et Oppidéa.
Concernant le plan de charge 2020, il est maintenu et concerne 19 lots soit l’équivalent de 1500 logements. Nous lançons actuellement le second tour des consultations.