Investissements dans le Sud-Ouest (8/8) : on joue la prudence dans un contexte incertain

En 2013, les investissements locaux ne devraient pas être trop sacrifiés. Quelles vont être les solutions retenues par les territoires ? Aujourd'hui, dans le Sud-Ouest.

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Porté par la Ville de Toulouse, l'aménagement du quai des Savoirs, dessiné par Scau, va démarrer pour un montant de 28 millions d'euros HT.

«Dans le bâtiment, les collectivités ont réalisé 3,8 % de travaux en moins en 2011 qu’en 2010. La chute devrait continuer, car en 2012, elles ont inscrit au budget des dépenses en recul de 4,4 % sur un an. Dans un contexte incertain, il y a peu d’espoir que 2013 soit meilleure que 2012 », affirme Bruno Dumas, président de la fédération régionale du bâtiment (FFB) Midi-Pyrénées. Ce sentiment est partagé par ses homologues du Sud-Ouest qui constatent une forme d’attentisme. Pour Francis Lafaye, président de la FFB Dordogne, s’ajoute une autre réalité : « En Dordogne, 50 % des dossiers de demande des prêts courts ou de long terme n’ont pas été satisfaits. En clair, 20 à 30 millions d’euros de travaux n’ont pas été financés en 2012 », affirme-t-il.

Stabilité, au mieux

Mieux lotis que les communes périgourdines en termes d’accès au crédit, les grands donneurs d’ordre ne sont pas moins prudents. Ainsi, la communauté urbaine de Bordeaux (CUB), qui a voté son budget primitif en décembre, a préféré reporter l’adoption de son programme pluriannuel d’investissement (PPI) à fin mars pour pouvoir faire des arbitrages avec un objectif : ne pas dépasser la barre des sept années nécessaires à un désendettement total (deux à trois ans aujourd’hui). « Il nous manquait 60 millions pour maintenir le niveau du précédent PPI (1,3 milliard). Or, nous n’avions pas intégré de nouvelles priorités telles que les déplacements ou la mise à 2 x 3 voies de la rocade. Au moment où les crédits se raréfient, la vigilance s’impose sur les prix et les projets », déclare Ludovic Freygefond, vice-président en charge des finances à la CUB. La tendance est donc, au mieux, à un maintien du niveau d’investissement.

Eclairage

La Rochelle mise sur des investissements productifs", Maxime Bono, maire de La Rochelle et président de la communauté d'agglomération de La Rochelle.

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Maxime Bono, maire de La Rochelle et président de la communauté d’agglomération de La Rochelle. Maxime Bono, maire de La Rochelle et président de la communauté d’agglomération de La Rochelle.

« Globalement, nous maintenons un niveau de près de 100 millions d’euros d’investissement, misant sur ceux qui sont productifs en recettes. Par exemple, le port de plaisance des Minimes, géré en régie, rapporte 1 million. Et 500 000 euros de plus une fois qu’il sera agrandi. L’autre stratégie consiste à gagner en population. Nous libérons des espaces, reconstruisons la ville sur la ville, créons des logements et augmentons ainsi les bases. Pour la Ville, cela s’est concrétisé par une hausse de 2,6 % des recettes. Dans cette même logique, l’agglomération investit 20 millions dans le développement économique pour créer la richesse qui élargira les bases imposables. Grâce à un accès plus simple de la Ville aux crédits bancaires et à des taux plus bas, les charges financières sont en légère diminution de 2,70 %. Mais si la crise persiste, nous devrons réduire la voilure. »

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