Malgré quelques reports de projets, les budgets 2013 des collectivités locales du Grand Nord de la France restent offensifs sur l’investissement. Les enveloppes, presque partout en retrait, affichent un niveau supérieur à la moyenne du précédent mandat. Le conseil régional Nord-Pas-de-Calais, contracte ainsi ses investissements de 9,2 % à 572 millions d’euros, une somme qui reste supérieure à la moyenne du cycle ouvert en 2004. Cette baisse correspond à l’achèvement de chantiers importants comme ceux du Louvre-Lens, du vélodrome de Roubaix ou du Grand Stade de Lille. En Picardie, sur un budget global de 995 millions d’euros, la région en consacre près d’un tiers (356 millions) à l’investissement. La Haute-Normandie mobilise 340 millions sur son budget de 909 millions et la Champagne-Ardenne, 150 millions sur 680 millions d’euros de budget. Bref, des politiques volontaristes au niveau régional.
Inquiétude pour les prochains mandats
Les conseils généraux, plus contraints par les dépenses sociales, tentent malgré tout de maintenir leurs projets. Le Nord (400 millions d’euros), le Pas-de-Calais (220 millions) sont de gros investisseurs. La Somme augmente même son budget d’investissement de 8 %. Jusqu’à présent, les capacités de financement ont suivi la volonté politique des élus. Mais il a fallu redoubler d’ingéniosité. Douai, par exemple, est parvenue à diluer ses emprunts toxiques dans un crédit plus important servant à financer son tramway. L’Oise a décidé de faire appel directement aux marchés financiers, mais via une banque habituée à lever des fonds. Les prochains mandats se jouent donc maintenant, dans la capacité à trouver des modèles de financement.
Eclairage
"La Caisse des dépôts sera au rendez-vous des projets du territoire", Dominique Mirade, directeur régional de la Caisse des dépôts et consignations (CDC)

« Les collectivités de la région ont, pour l’essentiel, anticipé les difficultés de financement dans la constitution de leurs budgets 2013. Le discours selon lequel les financements sont désormais plus rares, plus courts et plus coûteux est bien intégré, autant par les services que les élus du Nord-Pas-de-Calais. On voit des reports de projets et un recentrage vers des politiques publiques de soutien au développement du territoire et à l’économie. Et c’est bien le créneau occupé par la CDC. Sous réserve des conditions de prêts fixées par le Trésor public, nous serons au rendez-vous des projets portuaires de Dunkerque et de Calais, de la modernisation du réseau ferroviaire aux côtés de la région, des infrastructures de transports urbains ou numériques et, plus généralement, de tous les projets qui renforcent l’attractivité du territoire et réclament un temps long de financement. »