Interclima : face à la morosité de la rénovation, les acteurs plaident pour la stabilité

En même temps que s’ouvrait le Mondial du Bâtiment ce lundi 30 septembre, Uniclima se chargeait d’inaugurer l’ouverture d’Interclima avec Coédis et la FFB. Face à « la morosité de la situation » et « l’inaction des pouvoirs publics », les acteurs enjoignent le nouveau gouvernement au maintien de MaPrimeRénov’ dans sa forme actuelle.

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De droite à gauche : Stanislas Lacroix, président d'Uniclima, José Pretot, président Coédis, et Olivier Salleron, président de la FFB.

A l’occasion du Mondial du Bâtiment, ce lundi 30 septembre, le syndicat Uniclima (syndicat de fabricant) lançait officiellement l’édition 2024 du salon Interlicma, qui accueille 15% d’exposants supplémentaires par rapport à 2022, dont les organisations SNEFCA (Syndicat National des Entreprises du Froid, d’Equipements de Cuisines Professionnelles et du Conditionnement de l’Air) et AFPG (acteurs de la filière géothermique en France). Stanislas Lacroix, président d’Uniclima, partageait le micro avec José Prétot, président de Coédis, et Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), pour dépeindre l’état et les enjeux du marché de la rénovation énergétique. Ils sollicitent le gouvernement à financer massivement, en maintenant le dispositif MaPrimeRénov’ dans sa forme actuelle depuis le 15 mai.

Suppression de 60 à 70 000 emplois

Après trois années de relance post-Covid qui « auraient pu être pires », la FFB témoigne d’une période pour le moins « chahutée. Depuis deux ans, nous alertons les pouvoirs publics sur la chute du marché du neuf. »Depuis janvier, il dénombre la disparition de 30 000 emplois et la faillite d’une dizaine de milliers d’entreprises. La faute selon lui à un marché de la rénovation qui s’effondre, freinée par la complexification du dispositif MaPrimeRénov’. « Depuis les modifications du 15 mai, ça va mieux… Mais on a perdu 6 mois. » D’ici fin 2024, la fédération table sur la suppression de 60 à 70 000 emplois dans le secteur. « Pourtant, nous avons un boulevard devant nous : les français cherchent à se loger. Nous n’avons pas besoin de davantage de budget, mais de stabilité et du maintien du dispositif » au-delà du 31 décembre, comme cela est actuellement prévu.

Olivier Salleron peste que « le bâtiment soit trop souvent perçu comme une variable d’ajustement du budget de l’Etat, alors que justement le non-investissement des ménages entraine une baisse des recettes fiscales. Mais on se félicite d’une prise de conscience chez la sphère politique transpartisane. » Et Stanislas Lacroix, président d’Uniclima, ajoute : « Malheureusement, le temps industriel est bien plus long que le temps industriel. » Les processus mettent du temps à se mettre en place et ne peuvent s’adapter en permanence à une politique de zigzags.

Chute de 35% des PAC

Stanislas Lacroix, par ailleurs dirigeant d'une entreprise de plomberie-chauffagiste dans le Périgord, dresse une conjoncture douloureuse de la situation. Selon lui, la tendance en France est la même que sur les marchés alentours : « Deux tiers de nos adhérents subissent une régression de leur activité étrangère. C’est -30% en Europe. Et plus on descend dans la filière, plus les acteurs souffrent. On voit un chômage technique massif, en cours et à venir. Les intérimaires sont les premières victimes. La moitié de nos adhérents disent avoir réduits leur effectif dans la production. L’autre moitié s’interroge. La filière perd des compétences et la relance en sera d’autant plus douloureuse. »

José Pretot, président de Coédis, « Fin août, on constatait déjà une baisse de 7% sur électrique et le génie climatique, dont une baisse de 35% sur les PAC., -46% spécifiquement sur la PAC résidentielle air/eau, et même 58% pour les chaudières biomasse, alors que les chaudières gaz remontent paradoxalement de 17%. Mais les adhérents ne sont pas moroses car ils sont déjà engagés dans les transformations métiers. » Il martèle aussi : « ce dont on a besoin, c’est de simplicité et de stabilité pour toute la chaîne, ainsi que de contrôles pour éviter de perdre des fonds à cause des écodélinquants. » Le président de la FFB, Olivier Salleron, conclut sur une pointe d’optimisme : « Pour l’objectif 0 carbone en 2050, on est encore en phase, malgré tout ce qui s’est passé. » 

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