Inquiétude des Irakiens pour leur part dans la reconstruction du pays

Les Etats-Unis entendent offrir la moitié des contrats de reconstruction de l'Irak à des compagnies locales mais celles-ci craignent devoir partager le gâteau avec des sociétés étrangères pour répondre aux conditions imposées.

"Au moins la moitié des 680 millions de dollars iront aux compagnies irakiennes employant des Irakiens", a affirmé Andrew Natsios, administrateur de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), devant un parterre de 600 hommes d'affaires irakiens réunis à Bagdad.

"Nous n'avons jamais dépensé autant d'argent dans un pays en un an, depuis le plan Marshall pour la reconstruction de l'Europe après la Seconde guerre mondiale", a souligné le représentant américain.

L'USAID avait choisi la compagnie Bechtel, basée à San Francisco, pour un contrat de 680 M USD étalés sur 18 mois pour remettre en état l'infrastructure détruite durant la guerre.

En dehors de ce contrat, un certain nombre d'autres contrats de 50 millions de dollars chacun, aidera à réhabiliter les écoles, les hôpitaux, les cliniques, les projets agricoles et les bâtiments publics en Irak, a-t-il dit.

Selon Cliff Mumm, vice-président et directeur des programmes de l'USAID pour la reconstruction de l'infrastructure en Irak, la firme "Bechtel s'est engagée à travailler avec des Irakiens et nous savons que ces derniers sont capables de reconstruire leur pays".

Il a reconnu qu'il existait des difficultés dont l'absence d'assurances, le manque de fonds propres qui obligeront les sociétés à travailler avec des avances de trésorerie.

Cette conférence avait aussi pour objectif de demander aux hommes d'affaires irakiens intéressés de remplir les questionnaires détaillés sur leur compagnie afin d'aider Bechtel à choisir les sous-traitants.

Mais comme beaucoup de ses collègues venus à cette réunion, Ghassan Koubba, principal actionnaire de la Credit Bank of Iraq, est inquiet.

"Je suis sûr qu'aucune compagnie irakienne ne remplit les conditions requises, notamment les règlements de sécurité, ou le contrôle de qualité international d'ISO 9001", a-t-il dit.

"Il est aussi très difficile pour des firmes irakiennes de présenter la valeur nette de l'entreprise et d'autres données comptables car elles n'étaient pas habituées à le faire, pas plus que les lettres de crédit", selon lui.

Ghassan Koubba a indiqué avoir été contacté par plusieurs importantes sociétés saoudiennes, libanaises et jordaniennes pour un partenariat afin de remporter les contrats proposés par Bechtel.

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