RAISONNER AUTREMENT : Afin de répondre le mieux possible à la demande, les industriels doivent prendre en compte l’environnement du produit isolant.
Philippe Evrard, directeur commercial et marketing de Naptural, constate que « les grands principes de l’isolation se déplacent. Avant, le principal objectif était le R. Aujourd’hui, l’isolant doit également réguler l’humidité et être efficace contre la vapeur d’eau. De plus, les utilisateurs font très attention aux notions de santé et d’environnement. Nous constatons qu’il y a 120 % d’asthme de plus qu’il y a vingt ans. Il faut donc des matériaux respirant pour baisser le taux d’humidité et les acariens ». Jean-Pierre Lafon, gérant d’Acim SA, pense « qu’il faut prendre en compte le confort physiologique de l’utilisateur final avec une température de bien-être (19-20°C) et stabiliser en été un écart de 4-5°C entre l’extérieur et l’intérieur ». Lionel Zbinden, directeur marketing d’Ursa, remarque « la poursuite de la progression de la plaque de plâtre sur ossature métallique au détriment du complexe doublage collé sur le mur. Nous devons donc être très présents sur les accessoires de mise en œuvre, comme par exemple les appuis intermédiaires de type Ursafix ».
VERS MOINS D’EPAISSEUR ? Devant des exigences réglementaires de plus en plus pointues, les industriels doivent trouver des solutions plus performantes sans trop accroître l’épaisseur.
Lionel Zbinden voit deux solutions à développer en parallèle pour l’amélioration de l’isolation : « l’augmentation moyenne des épaisseurs et une diminution du coefficient de conductivité thermique des produits ». Pour Yves Erhmann, directeur général de l’activité Bâtiment chez Knauf : « La RT 2005 permet la recherche pour la hausse des performances car à un moment donné, nous allons être confrontés au choix entre épaisseur ou meilleures performances ». Jean-Pierre Lafon conforte cette position et pense que les isolants minces ont une carte à jouer car « avec l’augmentation du prix du m2 habitable, la laine de verre réduit la surface habitable ». Même son de cloche du côté d’Actis à travers Pascal Lafarge, directeur commercial : « Les solutions techniques que nous proposons plaisent aux professionnels notamment grâce au gain de place, au fait que ce soit un produit non irritant et pour le confort été/hiver que les isolants minces procurent ».
PRESERVER L’ENVIRONNEMENT : Toutes les réflexions des industriels prennent en compte la diminution des gaz à effet de serre et le recyclage des déchets.
Pour Pascal Eveillard : « Depuis deux ans, il y a une prise de conscience du réchauffement climatique. Il faut donc améliorer l’efficacité du bâtiment avec un bâti plus performant et une meilleure interaction entre les différents intervenants ». Aujourd’hui, les industriels proposent des solutions afin de rendre les bâtiments moins pollueurs. A ce titre, Philippe Vigouroux remarque que « si on veut des résultats en protection de l’environnement, il faut isoler les bâtiments et donc avoir un minimum d’épaisseur ; aujourd’hui je ne connais pas de produits efficaces sans ce minimum ». Alain Charroud, président de Promo PSE, lui, pense à l’avenir : « A partir de juillet 2006, les propriétaires devront remettre un certificat de consommation énergétique lors d’une vente. Ils n’auront donc plus trop le choix d’effectuer les travaux nécessaires ». Un autre sujet préoccupe les industriels : les déchets. Yves Ehrmann reconnaît « qu’il faut améliorer la collecte, notamment par la mise en place de tri collectif sur le chantier ». Philippe Vigouroux, lui, se félicite de « n’avoir aucun déchet sur le site de fabrication et de la suppression du sous-colisage sur certaines applications afin d’occasionner le moins de déchets possible. »