Neuf mois après son centième anniversaire, leSyndicat professionnel des fabricants de fils et câbles électriques et de communication (Sycabel) a présenté le 26 juin les résultats de la filière pour 2017. Le chiffre d’affaires global des adhérents de l’association progresse de 4,2 %par rapport à 2016 pour s’établir à 2,4 milliards d’euros. L’export représente 11,3 % de ce total.
La répartition entre les principaux produits reste stable : 30 % pour les câbles destinés l’industrie et la construction (+ 3 % en comparaison de 2016), 27 % pour les câbles destinés à la communication (+ 1 %), 21 % pour les câbles destinés aux réseaux d’énergie (- 1 %), 13 % pour les matériaux de raccordement (0 %), et 7 % pour les câbles sous-marins (- 3 %).
En matière de tonnage, la production totale de câble s’élève à 325 milliers de tonnes (+ 2,5 %), hors fibre optique. Quant à cette dernière, elle s’envole : les fabricants ont livré 14 millions de kilomètres l’année passée, soit une hausse de 20 %.
« Il n’y a pas de pénurie, seulement quelques tensions »
Les responsables du syndicat ont d’ailleurs consacré une bonne part de leur exposé à ces filaments de verre. Ils tenaient à démentir les annonces de pénurie qui courent depuis quelques mois. « Les acteurs qui ont planifié leurs travaux et commandé le matériel en amont ne rencontrent aucun problème, précise Régis Paumier, délégué général du Sycabel. En revanche, une minorité voudrait en obtenir immédiatement, ce qui n’est pas possible. » En effet, les usines concernées tournent déjà à plein régime.
Cette apparente confusion cache en fait une stratégie mûrement réfléchie. Les membres de l’association ont bien préparé l’explosion provoquée par le Plan France très haut débit : au cours du dernier quinquennat, ils ont investi 140 millions d’euros et construit 55 000 m² de locaux supplémentaires dans cette optique. « Il n’y a pas de pénurie, seulement quelques tensions, affirme Laurent Tardif, président sortant du Sycabel. Peu d’industrie aurait été capable de multiplier par trois sa production en cinq ans. C’est un investissement conséquent. »
Dans cette situation, accroître encore les capacités ne semble pas une approche pertinente. « Toute la France sera équipée à l’horizon 2022. Que dirons-nous aux employer à ce moment-là ? », remarque Laurent Tardif. « Si les donneurs d’ordres souhaitent plus de disponibilité, ils doivent nous donner une plus grande visibilité sur les tonnages attendus, ajoute Eric Francey, président du Sycabel depuis le 21 juin dernier. Il y a aussi un problème de main-d’œuvre. Les installateurs manquent de monteurs. » Bref, la fibre optique, ça s’anticipe.