Evénement

IMMOBILIER Une chance pour l'investissement en France?

Le premier effet visible de la crise asiatique en France est le report sine die de la construction par le coréen Daewoo de l'usine de Thionville en Lorraine, un investissement proche de 1,7 milliard de francs. Or, qui dit construction d'usine, dit travail pour le bâtiment... A l'inverse, on peut se demander si cette crise va entraîner un retour vers la pierre, redevenue un placement intéressant, voire un refuge, en ces temps d'incertitudes boursière et financière. La réponse est nuancée mais pas totalement négative même si, par principe, l'immobilier a horreur des périodes agitées.

Aujourd'hui, on constate que les capitaux se sont détournés de l'Asie pour aller s'investir dans les obligations occidentales. A priori, ce mouvement est bon pour l'immobilier à deux titres.

Par la baisse des taux qu'il entraîne dont l'effet est double : il est favorable à l'emprunteur immobilier et, par comparaison avec le rendement des obligations, l'investissement pierre devient plus rentable.

Par un effet volume : il y a plus de capitaux disponibles qui cherchent à s'investir.

Toutefois, ce mécanisme théoriquement favorable doit être nuancé. Pour que cet argent aille se placer sur l'immobilier français, il faut que celui-ci offre un différentiel de rendement suffisant pour combler ses handicaps (un investissement peu liquide, très taxé et à long terme). Dans le logement, c'est le cas avec l'amortissement Périssol, qui permet d'obtenir, en net d'impôt, un différentiel de 3 points par rapport à l'OAT. Dans l'immobilier de bureaux, en revanche, il faut s'assurer que l'immeuble acheté sera occupé. Ensuite, il n'est pas sûr que ce mouvement bénéficie à la France : ainsi, « beaucoup d'Américains ont déjà étudié le marché français, explique Guy Marty, directeur général de l'Institut de l'épargne immobilière et foncière. Ils se divisent en deux catégories : ceux qui ont commencé à investir et estiment que le marché a beaucoup d'avenir. Et les autres, qui se montrent très sceptiques par des dossiers comme les 35 heures. » La question est de savoir si l'image de la France sera suffisamment attractive aux yeux des investisseurs. Plus généralement, une grande incertitude demeure : l'effet de la crise sur la croissance économique française : « Comparée à un demi point de taux gagné dans l'immobilier, la fragilisation de la reprise serait lourde de risques », prévient Claude Taffin, économiste au Crédit foncier. Sauf si la baisse des taux dope l'investissement et a un effet de relance.

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