Lorsqu'elle est apparue en 1992, l'idée de transformer en logements une partie du stock de bureaux a soulevé le plus grand scepticisme. Sans attendre, un jeune professionnel de l'immobilier, Laurent Dumas, créateur de la société Transimmeubles, a pourtant expérimenté la formule. Cinq ans plus tard, Transimmeubles a transformé 10 000 m2 de bureaux ou hôtels en logements, essentiellement à Paris. Cette activité est la plus importante de la société : sur 17 opérations en cours, 11 concernent des opérations de transformation de bureaux ou d'hôtels en logements, une porte sur de la réhabilitation de logements et cinq sont des opérations de promotion. Le chiffre d'affaires passera de 25 millions en 1996 (et 200 000 francs de bénéfice) à 30 millions en 1997 pour un bénéfice espéré de 3 millions de francs.
Grâce à une politique de prix serrés - 10 % en dessous des prix du neuf -, la société ne rencontre pas de problème d'écoulement : en deux mois de commercialisation, Transimmeubles a vendu 16 des 20 appartements issus de la transformation d'une imprimerie de presse, rue du Croissant, à un prix moyen de 18 000 francs TTC. Les travaux s'élèvent à 5 600 francs le mètre carré habitable, y compris la création de parkings. « A moins de 20 000 francs, dans le neuf, à Paris, on vend », explique Laurent Dumas qui se déclare « plutôt en pénurie d'opérations au prix du marché ». Il n'achète les immeubles à transformer qu'à des particuliers confrontés dans neuf cas sur dix à des questions de succession. On commence seulement à trouver sur le marché quelques immeubles issus des structures de « defeasance » rachetés par de grands opérateurs étrangers, à des prix non bradés, explique-t-il.
DESSIN : Esquisse de la façade de l'ancienne imprimerie de la presse, rue du Croissant, transformée.
