Spécialisée depuis seize ans dans la conception et l'animation de résidences sociales et intergénérationnelles, Maisons Marianne annonce le lancement cette année de 14 chantiers - 10 en 2024 - représentant un total de 1 300 logements neufs, principalement en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France. « Après un rythme moyen de six à huit mises en chantier par an jusqu'en 2023, les années 2024 et 2025 illustrent notre volonté d'accélération, encouragée et soutenue par notre actionnaire, le groupe immobilier Atland », souligne Nicolas Brunet, directeur général délégué de Maisons Marianne. Un tiers des opérations sont réalisées par Atland Résidentiel, filiale de promotion du groupe. Les autres acteurs qui soutiennent son développement présentent des profils variés : Nexity, Altarea, Demathieu Bard Immobilier, Coffim, Evidence Habitat Universel…
Malgré la légère baisse des taux amorcée l'an dernier, qui se traduit par une timide reprise des ventes, les promoteurs « acceptent aujourd'hui des niveaux de marge qu'ils refusaient avant la crise de la demande » qui les fragilise depuis plus de deux ans, à savoir « 5 % aujourd'hui contre 7 voire 10 % auparavant », estime Nicolas Brunet. Ils se lancent dans des projets Maisons Marianne pour « permettre la sortie des opérations et ainsi éviter de geler des actifs et des fonds propres sur des fonciers achetés trop cher et destinés initialement à la vente au détail », résume-t-il. L'an dernier, sept résidences ont été livrées, pour un total de 533 logements, soit le rythme de croisière de l'entreprise avant la crise. Elles étaient au nombre de six pour 450 logements en 2022, puis seulement trois pour 260 unités en 2023. La 50e devrait être livrée à Lille (Nord) en avril prochain par les promoteurs Adim et Duval. Elle sera gérée par le bailleur social Clésence, du groupe Action Logement.
Des projets freinés par l'instabilité politique. Le développement de Maisons Marianne repose à la fois sur des promoteurs qui réduisent leur masse salariale et des bailleurs sociaux qui disent manquer de fonds propres pour relever le double défi d'agrandissement et de rénovation du parc HLM. Autant dire que la période ne lui est pas vraiment favorable. « La légère baisse des taux depuis un an et un éventuel élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) aux zones dites détendues ne permettront pas au marché de redémarrer, prévoit Nicolas Brunet. Il n'y aura pas d'inversion de la courbe des mises en chantier de logements. Nous nous attendons encore à deux années délicates », et ce, quels que soient les dispositifs retenus dans la loi de finances 2025.
Le dirigeant pointe « l'instabilité politique avec quatre changements de gouvernement en 2024, qui ne favorise pas la prise de décision des acteurs immobiliers », ainsi que les élections municipales prévues l'an prochain. « Les maires nous demandent déjà de retarder nos projets pour ne pas perturber leur campagne électorale », confie-t-il.
En quête de relais de croissance, Maisons Marianne envisage donc de se diversifier à partir de cette année dans le logement libre. L'idée est d'offrir une rentabilité de 4 à 5 % par an aux investisseurs institutionnels, qui ont déserté le marché résidentiel classique depuis la fin de l'époque des taux bas. Comme sur les sites gérés par les bailleurs sociaux, un animateur viendrait en moyenne deux jours par semaine pour stimuler les interactions entre locataires de ces logements non conventionnés.