+54 % d'offres d'emploi parues dans la PRESSE au premier semestre 1999.
Le secteur de l'immobilier connaît « une des progressions les plus marquées, et l'amélioration du marché concerne tous les profils », souligne Martine Locardel, consultante à l'Association pour l'emploi des cadres (Apec). Les postes de gestionnaires et de négociateurs, ouverts aux débutants, constituent la majorité des recrutements de l'immobilier.
Gestionnaires
Ils constituent le gros du bataillon des emplois de l'immobilier. On les retrouve tant dans les activités de gestion locative que dans la gestion de copropriété. Dans le premier cas, ils ont en charge de trouver un locataire pour le compte du propriétaire du bien. Chargé de faire l'état des lieux, il encaisse les loyers, paye les charges de gestion. Dans l'administration des copropriétés, le gestionnaire s'occupe des parties communes, gère les assemblées générales, prépare et met en oeuvre les budgets...
Quelle que soit l'activité du gestionnaire, sa fonction fait intervenir de nombreuses compétences : gestion, administration, commercial, juridique, techniques du bâtiment... Pour pourvoir ces postes, les entreprises se tournent vers de jeunes titulaires d'un bac + 2 au minimum. A la Sagi, qui gère 33 000 logements locatifs à Paris et en région parisienne, ces postes sont ouverts à des jeunes diplômés de l'Ecole supérieure des professions immobilières (Espi) ou titulaires d'un BTS « professions immobilières ».
Le groupe Foncia, qui compte une centaine d'agences réparties sur tout le territoire, intègre des jeunes de plus en plus diplômés à ces postes. « Depuis quatre ans, explique Maýlis Pourquié, responsable des ressources humaines, nous cherchons des personnes moins expérimentées mais plus diplômées. Sur les 75 gestionnaires recrutés cette année, 80 % ont un bac + 4, essentiellement des maîtrises de droit, de gestion, de sciences économiques ou des diplômés d'écoles de commerce. »
Négociateurs
Reprise d'activité oblige, les entreprises sont à la recherche de négociateurs. La nature de la fonction variant d'un secteur à l'autre, les profils recherchés sont très hétérogènes. Dans le domaine de la commercialisation et de la transaction de logements, où le turnover des commerciaux reste élevé, le « niveau d'études n'est pas un élément déterminant », souligne Philippe de Parseval, directeur général adjoint de CPH Immobilier. « L'important, c'est d'avoir le goût et l'aisance dans les contacts avec les particuliers », ajoute Maýlis Pourquié. Sur ce type de poste, les entreprises mettent l'accent sur le profil commercial et la forte motivation du candidat. Le négociateur est rémunéré en pourcentage du chiffre d'affaires réalisé, avec un minimum garanti, payé en tant qu'avance sur ses prochaines commissions. Ce mode de rémunération, à double tranchant, peut décourager certaines vocations.
En immobilier d'entreprise, les besoins sont tout autres. Chez Jones Lang LaSalle, sur treize négociateurs embauchés récemment, la moitié sont des juniors. « Nous recrutons des jeunes diplômés de l'ICH, de l'Espi ou titulaires d'un DESS immobilier possédant une première expérience commerciale de six à dix-huit mois », indique Blandine Bergeron-Nicolas, DRH. Marie-Laure de Souza travaille depuis un an dans cette entreprise ; à 24 ans, encore étudiante à l'Institut d'études économiques et juridiques appliquées à la construction et à l'habitat (ICH), elle a intégré l'entreprise à la suite d'un stage. «J'ai obtenu ce poste de négociateur junior car mon stage dans l'entreprise s'est bien passé», explique-t-elle. Mandataire d'institutionnels, elle s'occupe de location de bureaux. « Nous avons un rôle de consultant, précise-t-elle. Nous conseillons nos clients d'un point de vue fiscal ou juridique aussi bien qu'économique. Nos interlocuteurs étant les directeurs immobiliers ou les directeurs généraux des entreprises, il est primordial d'avoir de solides connaissances théoriques. »
Le domaine de la promotion immobilière suit la même politique de recrutement de diplômés. « Pour nos postes de responsables de développement, en charge de la recherche de terrains, nous prenons des jeunes diplômés de l'Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l'industrie (ESTP) ou d'écoles de commerce. Avec de tels profils, nous pouvons les faire évoluer plus facilement », illustre Robert Delorme, DRH de Promogim.
Les confirmés
Ce sont les secteurs de l'aménagement et de la promotion qui affichent les besoins les plus importants de cadres confirmés. Une situation étroitement liée à la complexité de leurs missions. C'est le cas de l'Agence foncière et technique de la région parisienne. «Nous intervenons pour notre propre compte, celui de l'Etat ou pour celui de collectivités locales sur des opérations d'aménagement allant de l'acquisition de terrains, à leur cession en passant par leur viabilisation. Ce type d'opération nécessite des profils complexes comme des chefs de projet. Mais face à une pyramide des âges vieillissante, nous devons embaucher des jeunes, insiste Marie-Claude Sarrazy, DRH. Nous recherchons des jeunes, entre 30 et 35 ans, possédant une première expérience dans un domaine similaire au nôtre pour participer, en tant que spécialiste, à nos équipes de projets. » Trouver ce type de profil ne se fait pas sans mal car les jeunes sortis il y a une dizaine d'années de formation initiale sont peu nombreux à avoir intégrer l'immobilier, en pleine crise à cette époque.
En promotion immobilière, les entreprises éprouvent les mêmes problèmes pour pourvoir leurs postes de responsables de programme, d'ingénieurs travaux ou de négociateurs de marchés de travaux. Promogim envisage de recruter cinq personnes dans les prochains mois. «Pour les postes d'ingénieurs construction et de négociateurs de marchés de travaux, nous souhaitons intégrer des ingénieurs type ESTP possédant au moins cinq ans d'expérience sur chantier ou en études de prix», précise Robert Delorme, DRH.
Ces postes, bien rémunérés, pourraient s'avérer être de bonnes opportunités pour les cadres du BTP.