L’A12 entre les Essarts-le-Roi et Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) et la Francilienne entre Mériel (Val-d’Oise) et Orgeval (Yvelines) seront bien prolongées. Tirant les conclusions des deux débats publics passionnés qui se sont tenus au printemps, Dominique Perben, ministre des Transports, a tranché et met ainsi – en principe – un terme à plusieurs décennies d’atermoiement (1).
Traités au même moment, les deux dossiers, a constaté le ministre, partagent nombre de points communs. Dans les deux cas, les engorgements actuels de la RN 184 pour la Francilienne et de la RN 10 pour l’A12, ont été jugés insupportables par une majorité de participants aux débats publics. Le réaménagement des deux voies est également inenvisageable compte tenu de la durée et du coût prévisible des chantiers mais aussi de leur pénibilité pour les riverains.
Choix par élimination. Amené à choisir entre les tracés alternatifs proposés au débat, le ministre a procédé par élimination.
Concernant l’A12, la traversée du site classé du vallon du Pommeret a été exclue d’office. Le tracé jumelant l’A12 à la voie ferrée à la hauteur de La Verrière a aussi été écarté car présentant des difficultés trop importantes. D’où le choix du tracé 2C’ passant à la limite de La Verrière et du Mesnil-Saint-Denis (voir carte ci-contre).
Pour la Francilienne, le tracé violet par l’ouest qui aurait prolongé indûment le parcours a été écarté de même que la traversée de la forêt de Saint-Germain. Exclu aussi le tracé rouge, dit historique (en rive droite, via Chanteloup-les-Vignes) car « il faut savoir tirer les enseignements du passé ». Le ministre a donc opté pour le tracé vert par Conflans-Saint-Honorine, Achères et Carrières-sous-Poissy (carte ci-dessus).
Pour tenter de répondre aux inquiétudes des communes concernées, des protections plus importantes que celles initialement prévues, seront réalisées notamment à Montigny-le-Bretonneux et à La Verrière (A12). De même, la Francilienne traversera Conflans-Saint-Honorine en tranchée couverte et franchira la Seine à Achères, en sous-fluvial. Elle sera naturellement couverte à Carrières-sous-Poissy et Eragny.
Le coût du prolongement de la Francilienne, sur 22 km, sera ainsi renchéri de 250 à 300 millions d’euros à ajouter aux 1,5 milliard d’euros de coût estimé. Le chantier de l’A12 devrait atteindre 600 millions pour 15 km, hors protections phoniques supplémentaires.
Pas de recours au péage. Le ministre ayant exclu le recours au péage pour le financement de la Francilienne pour des raisons d’égalité de traitement des usagers et d’efficacité de la nouvelle infrastructure, le coût des deux projets sera essentiellement supporté par l’Etat. Une contribution pour les aménagements locaux sera cependant négociée avec les collectivités territoriales.
La réalisation de ces deux projets n’est pas exempte de difficultés. Outre celle du financement, l’Etat devra affronter une forte opposition. Les deux débats publics ont été houleux et avant même que la décision du ministère ne soit rendue, deux opérations « escargot » ont bloqué la RN 184.
Dominique Perben a annoncé, d’ici à la fin de l’année, la création de deux comités de suivi réunissant l’Etat et les collectivités territoriales ainsi que la mise en place d’un dispositif d’information à l’intention du public. Les enquêtes publiques ne pourront avoir lieu avant 2012 pour l’A12 pour une mise en service vers 2020 ; en 2009 pour la Francilienne dont le chantier démarrerait en 2011, pour une mise en service en 2015.

