Sous quel signe placez-vous votre présidence de l'Association française des travaux en souterrain ?
JEAN PHILIPPE. En caricaturant, on dira que pendant vingt ans, nous nous sommes plutôt intéressés aux méthodes et aux techniques de creusement. Aujourd'hui, nous entendons plutôt être attentifs à la sécurité, à la maintenance et à l'exploitation des ouvrages que nous creusons. Nos préoccupations du moment se traduisent dans la création de nos derniers groupes de travail - nous en comptons 25 (*) - consacrés à la sécurité, au traitement des déblais et à la contractualisation des travaux.
Est-ce que vous abandonnez le volet technique ?
Non, bien sûr. Si la technique est globalement maîtrisée, nous réfléchissons aux progrès technologiques : creusement mécanisé, injection, traitement de terrain, etc. dans un souci de qualité,
de gain de temps, d'argent et de sécurité.
Quels sont alors les enjeux à venir ?
A plus long terme, nous devons nous interroger sur l'exploitation des ouvrages, et plus encore sur l'utilisation de l'espace souterrain.
Il nous faut répondre aux enjeux environnementaux par une gestion réfléchie des espaces souterrains en appréciant, par exemple, les problématiques différentes selon que nous sommes dans le sous-sol francilien ou alpin !
Vous placez désormais l'utilisateur au centre de votre démarche.
C'est exact : nous nous tournons de plus en plus vers lui. Il s'agit de se préoccuper de l'utilisateur et de l'exploitant futurs afin de concevoir l'ouvrage pour une utilisation optimale.
Faites-vous une différence entre la route et le chemin de fer ?
Sur le plan des travaux souterrains, beaucoup d'éléments sont communs même si les problématiques d'usage sont évidemment différentes.
(*) Ils mobilisent près de 300 personnes. La production de recommandations de ces groupes fait référence dans les marchés de travaux souterrains.