Hauts-de-France : le bois a le vent en poutre avec le pacte bois-biosourcés

Les bailleurs sociaux des Hauts-de-France sont venus en force signer le pacte bois-biosourcés régional. En effet sur les 28 signataires (voir encadré), 21 sont des bailleurs sociaux, cinq des promoteurs privés et deux des collectivités.

La plupart des maîtres d’ouvrage ont opté pour le niveau bronze du pacte, soit une incorporation de matériaux biosourcés sur l’équivalent de 10 % des surfaces de plancher de leurs projets.

«  Il s’agit d’intégrer au moins 36 kg de biosourcés par m² de surface plancher (SP) en neuf et 10 kg en réhabilitation. 30 % des bois doivent être français ou belges. Clairement l’objectif est d’utiliser du bois en gros oeuvre et des isolants biosourcés (paille, chanvre, lin, ...) pour l’isolation », décrypte François Xavier Ollivry, chargé de mission biosourcé au CD2E, pôle d’excellence régionale dédié au déploiement de l’écotransition.

« L’objectif est que les maîtres d’ouvrage puissent se tourner vers des entreprises locales. La tâche ne nous fait pas peur, elle nous transcende », a positivé Olivier Fossé, le président de Fibois qui porte la démarche avec le CD2E.

Trois promoteurs en or

Les promoteurs Aventim, Linkcity et Rei habitat sont les seuls à s’être engagés sur le niveau or, qui prévoit 40 % des surfaces construites en biosourcés.

Les bureaux en bois et ou en biosourcés sont pour l’instant plus faciles à réaliser que les logements, constatent les promoteurs déjà habitués à ce mode constructif.

Lille et deux bailleurs en argent

Au niveau argent (20 % SP concernées), on retrouve la Ville de Lille, engagée aussi bien en neuf qu’en réhabilitation. Du côté des bailleurs sociaux seuls CDC habitat et Maisons et Cités ont donc poussé le curseur jusqu’à ce niveau, respectivement en neuf et en réhabilitation.

85 % du parc HLM

« 85 % du parc HLM des Hauts-de-France est engagé dans le pacte. Avec la dynamique Rev 3 (troisième révolution industrielle) et le CD2E, la région bénéficie d’un écosystème qui n’existe nulle part ailleurs. Nous comptons sur le CD2E pour accompagner le monde HLM qui a besoin d’outils pédagogiques et de formations pour pouvoir monter cette première marche », a souligné Jean-Louis Cottigny, président de l’Union régionale pour l’habitat (URH) des Hauts-de-France au nom de tous les bailleurs.

Ensuite, Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement et Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture sont montés sur scène pour apporter leur soutien à la démarche et expliquer que le gouvernement travaillait à lever les freins au recours aux matériaux biosourcés.

Réunion inter pacte

De fait la première partie de la conférence qui portait sur les retours d’expérience des premiers maîtres d’ouvrage déjà engagés dans la démarche sur d’autres régions (Ile-de-France, Grand Est, Auvergne Rhône-Alpes) a mis en lumière les nombreux freins existants : DTU, assurances, achats…

Les signataires des quatre régions engagées pourront échanger sur ce sujet lors d’une première réunion « inter pacte bois biosourcé », programmée le 16 juin à Paris, au village olympique.