C'est une première qui fera sans doute des émules. L'union régionale de l'habitat (URH) des Hauts-de-France a lancé sa stratégie bas carbone le 27 septembre, à Lille (Nord). La dynamique repose sur un lourd travail de fond. La première étape a consisté à poser un diagnostic fiable au regard des enjeux réglementaires à venir. Il en ressort que le deuxième plus grand parc social de l'Hexagone est manifestement atypique. Ses près de 600 000 logements sont en effet très majoritairement chauffés au gaz (73 % contre 55 % au niveau national) et comptent 38 % de logements individuels, soit bien plus qu'au national (15 %).
Les bailleurs se sont ensuite pliés à un exercice inédit pour rédiger une feuille de route, avec en ligne de mire la loi Climat et résilience et la stratégie nationale bas carbone (SNBC). Objectifs : éradiquer les passoires thermiques, afficher des étiquettes performantes sur tout le parc, réduire de 40 % les consommations énergétiques et avoir un mix énergétique cible conforme à la SNBC. Le scénario retenu, qui privilégie le rythme et le nombre de logements traités, implique un quasi- doublement des rénovations et des montants d'investissements. De 390 M€ HT par an actuellement, il faudrait pousser l'effort à 730 M€ HT par an, soit plus de 19 Mds € HT investis d'ici 2050 sur les travaux de rénovation énergétique.
Le renforcement des coopérations interbailleurs se pose en condition sine qua non. « Pour réussir la mise en œuvre de cette transition, l'une des clés résidera aussi dans notre capacité collective à inscrire ces enjeux dans une planification territorialisée », résume Vincent Peronnaud, directeur général de l'Opac de l'Oise et porteur de la démarche au sein de l'URH.