Habitat Louis Besson va apporter quelques retouches aux Opah

-En 20 ans, 3 000 Opah ont été lancées, permettant la réhabilitation de 330 000 logements locatifs anciens.

Pièce maîtresse de la revitalisation des centres-villes et des bourgs ruraux anciens, les Opérations programmées d'amélioration de l'habitat (Opah) viennent de fêter leurs 20 ans. Leur principe fondateur : focaliser une action dans le temps et l'espace en impliquant l'ensemble des partenaires, soutenus par des aides techniques et financières.

Vingt ans après, le bilan des Opah est très positif : 3 000 opérations ont été lancées, permettant à l'Anah de subventionner la réhabilitation de 330 000 logements locatifs. Leurs 14,4 milliards de subventions (en francs 1996) ont généré 42,5 milliards de travaux. En 1996, 650 opérations sont en cours, mobilisant un tiers du budget de l'Anah (850 millions de subventions) et entraînant 3,65 milliards de travaux. Les Opah sont un instrument privilégié de lutte contre la vacance : sur les 28 400 logements aidés en 1996, 12 200 étaient vacants avant les opérations et 7 800 ont été loués à loyers modérés.

Les Opah ont non seulement permis de redynamiser les centres-villes et les centres-bourgs mais aussi de mener une action de revitalisation rurale puisque plus du quart d'entre elles ont porté sur des communes de moins de 2 000 habitants. Destinées à maintenir ou à faire revenir les habitants dans les centres, les Opah peuvent aussi donner l'occasion de mener une politique sociale. Les propriétaires qui acceptent des loyers modérés bénéficient alors de subventions majorées (35 % du montant des travaux).

Dans les trois quarts des Opah, le soutien financier complémentaire de la commune permet de subventionner 45 % au moins des travaux dans les logements à loyers modérés. Dans le cadre de Programmes sociaux thématiques (PST) en direction des personnes défavorisées, les Opah peuvent permettre d'avoir des subventions montant jusqu'à 70 % des travaux.

Des instruments de politiques urbaines

Quelles que soient leurs qualités, les Opah ne sont qu'un instrument de la politique urbaine et ne peuvent à elles seules s'y substituer. Le secrétaire d'Etat au Logement, Louis Besson, s'est lui-même fait écho des inquiétudes quant à « un certain affaiblissement de la réflexion globale, une perte de lisibilité des orientations d'aménagement urbain au profit d'un simple objectif quantitatif de logements réhabilités ».

Après avoir réaffirmé l'intérêt de l'Opah, il a indiqué avoir demandé à ses services « d'étudier la possibilité de modifier, d'assouplir au besoin les procédures plus volontaristes, plus coercitives comme les résolutions d'habitat insalubre et les périmètres de restauration immobilière, pour qu'elles puissent s'articuler avec les Opah en tant que de besoin ». Un autre « chantier est ouvert dans les services, quant à la qualité des diagnostics et des études préalables à la programmation, au choix des opérateurs, à l'organisation du pilotage » des Opah.

Le ministre a annoncé la sortie prochaine d'une circulaire illustrant « le réinvestissement de l'Etat dans les politiques urbaines aux côtés des collectivités locales porteuses de projets ».

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !