Grand Est La pierre fait de la résistance

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Les rencontres « Au cœur du patrimoine, les métiers d’art » du 26 au 28 mai à Guebwiller (Haut-Rhin) donnent aux professionnels de la pierre une vitrine pour prospecter des marchés, au moment où les crédits d’Etat sur les Monuments historiques poursuivent leur chute libre. Fidèles à ce rendez-vous orchestré par la fédération régionale des métiers d’art d’Alsace (Fremaa) (1), le lycée Camille-Claudel de Remiremont (Vosges) et l’entreprise Scherberich de Colmar (Haut-Rhin) combattent pour préserver des savoir-faire rares.

Erosion de recrutement. Face à l’érosion de son recrutement, la section «pierre» du lycée Camille-Claudel élargit son rayon d’action. L’inspection académique, les organisations professionnelles et le conseil régional de Lorraine ont constitué un pôle «patrimoine architectural et arts de la pierre» à vocation interrégionale. Signée en avril par la FFB, l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) et le conseil régional de Lorraine, une convention prévoit l’ouverture, dès la rentrée, d’un centre de formation des apprentis proposant un brevet professionnel en alternance des métiers de la pierre, avec option Restauration du patrimoine unique en France. «La profession s’est mobilisée pour définir les programmes, recruter des formateurs et choisir les machines sur lesquelles seront formés les jeunes», indique Jean-Louis Vaxelaire, représentant de la branche Roches de l’Unicem Lorraine et P-DG de la graniterie Petitjean (80 salariés) à La Bresse (Vosges).

La soixantaine d’élèves en CAP, BEP, Bac pro et mentions sculpture et gravure fait des stages dans 128 entreprises de l’Hexagone. « Nous comptons élargir cette offre à des entreprises suisses, allemandes et italiennes, et nous doter de nouvelles machines à commandes numériques », précise Josiane Colnot, proviseur de l’établissement. Le lycée Camille-Claudel (2) s’est ouvert à la formation continue via des partenariats avec le Greta des Hautes-Vosges et le conseil régional de Lorraine qui y adressent des stagiaires en métiers d’art.

Fidèle partenaire de l’établissement pour lequel elle a accueilli deux stagiaires en début d’année, l’entreprise Scherberich de Colmar accuse le choc de l’arrêt des travaux de restauration menés par l’Etat à la cathédrale de Strasbourg. «Seuls de grands chantiers permettent de justifier un contrat d’apprentissage», soupire David Croci, chef du département Monuments historiques (10 personnes dans l’entreprise familiale de gros œuvre) qui, pour la première fois cette année, n’a pas recruté d’apprenti. Alors que la part de la direction régionale des affaires culturelles d’Alsace est passée de 80 à 20 % du chiffre d’affaires qui a lui-même fléchi de 2,5 à 2 millions d’euros en cinq ans, les tailleurs de pierre de Colmar se tournent vers les communes et particuliers.

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