Gilles de Robien, ministre de l'Equipement et des Transports, a indiqué que la privatisation des autoroutes ne pourrait se faire que sous certaines conditions, dont celle d'un prix de cession "très attrayant", car l'Etat "n'a pas forcément intérêt à se priver" des recettes de ces sociétés, dans un entretien à l'hebdomadaire Le Revenu à paraître vendredi
"Le prix de cession devra être vraiment très attrayant de façon à valoriser à sa juste valeur la montée en puissance de ces recettes, estimées à une quinzaine de milliards sur les vingt prochaines années", a-t-il déclaré.
"On n'a pas forcément intérêt à se priver dans le budget de cette rentabilité", a-t-il ajouté.
Le ministre demande également la garantie d'une "vraie concurrence sur les travaux" entre les groupes de BTP, éventuels candidats à cette privatisation, et les cahiers des charges devront "mieux affirmer l'autorité du concédant qu'est l'Etat".
M. de Robien récuse cependant l'idée d'un désaccord avec le ministre de l'Economie, souvent accusé de vouloir céder au plus vite ces sociétés pour renflouer les caisses de l'Etat. "On a cherché à opposer Bercy et mon ministère sur le sujet. En réalité chacun fait valoir des arguments qui permettront le meilleur arbitrage", a-t-il précisé.
La vente des sociétés d'autoroutes, dont les ASF (Autoroutes du Sud de la France, dont l'Etat détient encore 51%), est en cours d'arbitrage depuis plusieurs mois au sein du gouvernement.
Le ministre a indiqué par ailleurs qu'un rapport lui serait remis dans les prochains jours sur les terrains à construire que son ministère et les entreprises dont il a la tutelle (RATP, SNCF, RFF...) seraient susceptibles de vendre pour permettre la construction de logements.
"On verra ce qui peut être mis sur le marché dans le cadre de procédures de cession accélérées. Ces milliers d'hectares en jachère permettront de dynamiser ce marché du foncier", a-t-il expliqué.