« Depuis fin 1992-début 1993, on a des morts d'hommes - des jeunes gens, la plupart du temps, à l'arme blanche ou à feu. C'est à ce moment qu'a commencé la récession », explique Michel Vivès, président du groupe immobilier 3F. Avant de rappeler que, dans les quartiers en difficulté, les moins de 20 ans représentent plus de 25 % de la population. « Si on dépasse les 40 %, on se trouve dans la situation d'un pays sous-développé... », lâche-t-il. « Il ne faut pas se tromper de cible et faire le procès de cette génération... c'est l'ensemble des conditions économiques et sociales qui est en cause », plaide Claude Chigot (Fapil). « Ils ne font rien de la journée et ne sont pas fatigués le soir. Les parents sont presque sur le même modèle. La plupart ne travaillent pas et restent cloîtrés chez eux (...). L'appartement n'est plus adapté. Il ne peut accueillir cette oisiveté. La cage d'escalier et l'immeuble non plus. En outre, à 19 h, les travailleurs sociaux sont partis... », explique-t-il.
Pour le président de la Fapil, il faut un rétablissement des relations avec les locataires : « Ceux qui habitent là depuis cinq, dix ou vingt ans ont des choses à dire. Ils savent pourquoi on a basculé et les remèdes simples ou compliqués qu'il conviendrait d'appliquer. » Et le travail entre les et les associations doit être un véritable partenariat : « D'accord pour nous mettre autour d'une table et réfléchir, mais pas pour aller chercher le pompier de service ». « Il faut aller voir le préfet, provoquer une réunion, faire un bilan social du quartier pour déterminer ses forces vives et qui est susceptible de se mobiliser », affirme-t-il. Soit, pour reprendre l'expression de Luc Legras, directeur général de l'Opac du Pas-de-Calais, « faire en sorte que la marmite ne saute pas ». PHOTO : Brochure éditée par le groupe Immobilier 3F pour prévenir le personnel contre la violence.
GRAPHIQUE : Aides effectives au logment en millions de francs
LES AIDES A LA PERSONNES ne cessent d'augmenter alors que celles à la pierre sont en régression.