Comment Rubix a-t-il traversé la crise sanitaire et les années qui ont suivi ?
Plutôt bien. Comme tout le monde, la crise nous a surpris, et nous avons d’abord agi pour la sécurité de nos équipes. Puis nous nous sommes demandé comment accompagner nos clients, notamment via les EPI. Le savoir-faire de Rubix a été très précieux pour sourcer des produits utiles, comme des masques, des gants, du gel. En 2020, notre volume d’activité a reculé de près de 15 % sur nos catégories classiques, mais nous avons pu compenser près de la moitié de cette perte par ces produits liés au Covid et utiles pour la poursuite d’activité de nos clients.
Les années 2021 et 2022 ont été marquées par une reprise solide d’activité. Les freins principaux ont été liés aux approvisionnements, et n’ont d’ailleurs pas totalement disparu. Nous sommes entrés dans une nouvelle normalité, faite de crises soudaines, auxquelles nous réagissons par des partenariats privilégiés avec nos fournisseurs, par une gestion plus fine de nos stocks et de nos achats stratégiques et par le développement d’alternatives que nous proposons à nos clients.
Les hausses ont-elles épargné certains de vos univers produits ?
Non, elles ont été généralisées, et inédites par leur ampleur et leur fréquence. Nous avons dû imaginer comment aider nos clients dans ce contexte. Ainsi, les vending machines se sont beaucoup répandues. Nous exploitons désormais 800 distributeurs de ce type chez nos clients. Ils contribuent à réduire les volumes consommés par une meilleure gestion au jour le jour que les dispositifs en libre-service. Nos marques exclusives ont aussi beaucoup joué. Leur positionnement apporte souvent le juste niveau de qualité, à un prix maîtrisé.
Cette crise appelle-t-elle des investissements logistiques ?
Nous sommes en investissement constant sur ce sujet. Le groupe Rubix vient d’ouvrir un entrepôt logistique mutualisé au niveau européen, près de Reims (51), pour améliorer la disponibilité des produits à l’échelle du groupe. Nous travaillons désormais dans une stratégie de stockage mutualisé entre les différents pays où Rubix est présent.
Industrie, bâtiment : comment définissez-vous votre cible de clientèle ?
Nous sommes avant tout un fournisseur de l’industrie. Nos 150 agences se structurent d’ailleurs en hubs territoriaux pour travailler des spécialités à l’échelle d’un bassin économique, et ainsi répondre aux besoins très spécifiques de nos clients. Nous avons vocation à les accompagner dans l’industrie 4.0, la transition écologique, la profitabilité. Je préfère que nous développions notre expertise et nos solutions plutôt que des volumes d’opportunité.
Nous répondons toutefois aux besoins du monde du bâtiment à travers des spécialités, comme celle de Legoueix sur l’eau et l’énergie.
Rubix a procédé à de nombreuses acquisitions ces dernières années. Est-ce toujours d’actualité ?
Nous sommes leader au niveau européen, mais le marché reste à consolider. Notre couverture géographique est bonne, en revanche nous restons à l’affût d’opportunités en termes d’expertises de niche. Nous avons ainsi acquis récemment Solyro, spécialiste de la robinetterie industrielle. Nous travaillons ensuite les synergies avec notre réseau de proximité via des centres d'expertise. Nous en avons lancé quatre en 2023, qui aboutiront à l’horizon 2025 : la fluiditique, la production d’air comprimé, l’assemblage et les systèmes (hydraulique, aluminium, asservissements).
La dimension environnementale transforme-t-elle la relation avec vos clients ?
Il y a quelques années, les clients nous challengeaient sur le digital. Aujourd’hui, la question environnementale est omniprésente. Nous la travaillons en concertation avec nos fournisseurs et nos clients pour leur apporter les produits à impact le plus faible possible, mais aussi des services nouveaux. La chasse au gaspillage, le monitoring pour détecter des pannes et prolonger la durée de vie des équipements ou encore la réparabilité constituent autant de leviers quotidiens pour agir.
L’évolution vers les services est-elle structurante dans votre secteur ?
Tout à fait. Nous accompagnons désormais nos clients dans l’amélioration de la fiabilité de leurs process. Rubix évolue vers de la gestion de projet, mariant la connaissance technique, l’offre digitale, la question environnementale… Un key account manager chez Rubix est désormais le chef d’orchestre de toutes ces compétences.
Ces compétences, justement, sont-elles difficiles à recruter ?
Nous travaillons la fidélisation de nos équipes et le développement des carrières. Le baromètre annuel nous donne une bonne mesure de l’implication et des préoccupations de nos équipes. Favoriser la promotion interne fait partie de nos leviers de fidélisation. Mais nous avons bien sûr aussi à faire connaître l’entreprise à l’extérieur, dans la diversité de ses métiers et de ses parcours.